Projet de jumelage entre la Grande Mosquée d’Alger et la Mosquée de Paris : Faire barrage à l’extrémisme
Après son inauguration, la Grande Mosquée d’Alger œuvrera avec la Mosquée de Paris pour une approche de coopération future dans la formation des Imams et étudiants dans le respect de notre référent religieux national, a affirmé vendredi dans un entretien à l’APS, le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, M. Youcef Belmahdi.
Le ministre a d’ailleurs fait part de l’existence d’un projet d’un futur jumelage entre les deux institutions religieuses ainsi qu’ « l’Institut supérieur des études religieuses, qui fait partie des structures intégrées à la Grande Mosquée d’Alger et qui sera un pôle de formation spécialisée devant être opérationnel dès la réception du projet en vue d’améliorer le niveau de formation dans ce domaine ».
M. Belmahdi n’a pas manqué de rappeler aussi que sa « rencontre avec le recteur de la Mosquée de Paris, Chems Eddine Hafiz lors de sa récente visite en Algérie a permis d’échanger les vues et expertises sur la formation des étudiants et Imams », étant donné, explique-t-il, que « le programme de formation accrédité par l’Institut Abdelhamid Ibn Badis relevant de la mosquée de Paris a été élaboré par des Imams algériens délégués en France par le ministère ». Soulignant par ailleurs que « l’enseignement futur de certains volets de ce programme au niveau de nos Instituts en Algérie répond au souci de prendre connaissance de l’environnement de l’Imam et promouvoir des niveaux de recherche dans les mémoires de fin d’études », le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs a évoqué les objectifs de ce jumelage futur via notamment une coopération qui permettra d’échanger les expériences concernant les différentes formes de lutte contre l’extrémisme, le népotisme, la violence, le radicalisme, domaines où l’Algérie a franchi de grandes étapes et le ministère des Affaires religieuses compte une grande expérience.
Toujours dans le cadre de des relations de coopération avec la Mosquée de Paris, M. Belmahdi évoquera « l’envoi de caravanes scientifiques qui se dirigeront à Paris pour présenter des conférences dans les instituts et les mosquées supervisés par cet édifice religieux en France », après l’amélioration de la situation liée aux conditions de la pandémie de Coronavirus, ajoutant que la relance des caravanes scientifiques au niveau national et qui a débuté lors des festivités du Mawlid Ennabaoui Echarif depuis la wilaya de Tizi Ouzou, « intervient pour consacrer le référent national et religieux, consolider les valeurs nationales et l’esprit de l’amour et de la solidarité et examiner les différentes questions qui concernent la société ». Une relance de ces caravanes, ajoute-t-il, à travers les mosquées et les écoles coraniques et qui se sont arrêtées en raison des conditions induites par la pandémie de coronavirus, constituera une opportunité en vue d’aborder plusieurs thèmes importants, avec l’encadrement de cheikhs qualifiés en la matière, en sus d’enseignants universitaires et de cadres du ministère.
Par ailleurs, M. Belmahdi a fait part de l’existence d’une « orientation vers la relance de la formation supplémentaire des imams et des mouftis à Al-Azhar Echarif dans l’Etat frère d’Egypte, d’autant que cette formation englobera tout ce qui a trait au prêche et aux sciences islamiques ». Il explique qu’« après l’interruption de ces missions ces dernières années, le ministère œuvre actuellement à les relancer, d’autant que le sujet a été abordé avec le moufti de la République arabe d’Egypte lors d’une rencontre avec lui en marge de la 6e conférence mondiale d’Al Ifta abritée par le Caire au mois d’août dernier ». D’ailleurs, « la relance de ces missions de formation entre dans le cadre de la politique du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à mettre à profit le corps diplomatique pour œuvrer à la consolidation des relations avec les Etats frères, conformément à la nouvelle vision de la politique extérieure de l’Algérie », indique M. Belmahdi a été au centre de discussion récentes avec l’ambassadeur de la république d’Egypte.
Le ministre n’a non plus pas omis d’évoquer la situation socioprofessionnelle des imams. « Le ministère, en tant que partenaire, recherche les moyens idoines pour la promotion des imams à travers les mosquées de la République, notamment ceux d’entre eux titulaires d’un doctorat, et ce, dans le but de hisser le niveau de la formation et de l’orientation religieuses en Algérie », a-t-il fait savoir tout en soulignant que « la mosquée algérienne est aujourd’hui encadrée par des titulaires de magisters et de masters et des mourchidate titulaires de doctorats ».
Akli Amor