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Mahamadou Issoufou, ancien président du Niger et champion de l’UA pour la Zlecaf : Plaidoyer pour un ordre économique plus juste

Dans une conférence de presse qu’il a animé, hier, au siège du ministère des Affaires étrangères, sous le thème « la ZLECAF et les défis multiformes auxquels fait face l’Afrique ».

l’ancien président du Niger, Mahamadou Issoufou, a vivement recommandé aux pays africains de défendre leurs intérêts à travers l’Agenda 2063 via particulièrement la mise en œuvre « concrète » de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF). 

L’ancien chef d’Etat, qui effectue une visite en Algérie depuis quelques jours, a plaidé pour que l’Afrique défende ses intérêts notamment à travers la vision de l’Union africaine (UA) portée par son l’agenda 2063 pour une Afrique « en paix, prospère, qui doit être dirigée par les Africains ». Soulignant l’intérêt d’un nouvel ordre économique mondial « plus juste et plus humain », Mahamadou Issoufou a estimé qu’ « ensemble, nous sommes plus forts pour négocier les partenariats. Il faut créer des chaînes de valeurs en exportant des produits finis et ne pas rester un réservoir de matières premières auquel nous réduit le pacte colonial ». Une réalité qui met en exergue en effet l’intérêt d’un nouvel ordre économique mondial « plus juste et plus humain ». L’ancien président nigérien n’a par ailleurs pas manqué d’évoquer les autres défis du continent parmi lesquels figure la mise en œuvre « concrète » de la zone africaine de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Celle-ci, incluse dans l’agenda 2063 de l’UA, explique-t-il, doit permettre au continent de réaliser un taux « ambitieux » de croissance économique annuel de 7 %. Il precisera que « si on arrive à atteindre cet objectif, nous pouvons multiplier la richesse de l’Afrique par 16 ».

 De nombreux autres projets phares de l’agenda 2063 ont été évoqué par le conférencier qui a souligné l’importance de la mise en place d’un plan de développement des infrastructures en Afrique (routières, ferroviaires, énergétiques, aéroportuaires, portuaires et numériques dont particulièrement la route transsaharienne, le chemin de fer transsaharien et le gazoduc Nigeria-Niger-Algérie). L’agenda 2063 de l’Union Africaine comporte deux autres projets phares relatifs notamment au développement industriel de l’Afrique et le développement agricole. Des projections, affirme Issoufou, qui pourront créer 20 à 30 millions d’emplois chaque année, notamment pour les jeunes.

Enfin, Mahamadou Issoufou qui a estimé que « la ZLECAF n’a pas de sens si on ne réalise pas les autres plans phares de l’Union africaine », a ainsi fait savoir que les négociations autour de la ZLECA se poursuivent autour de la définition des règles d’origine, notamment dans des secteurs comme l’automobile, le textile et le sucre. Ce qui fait, précise-t-il, que des accords pourraient être trouvés d’ici septembre 2022 outre l’accord concernant le secteur des services qui pourrait être atteint en juin 2022 étant donné que les négociations sont en cours sur les cinq secteurs prioritaires dont notamment la communication, le transport, le tourisme, les services financiers et les services commerciaux. Les investissements, la politique de concurrence, la propriété intellectuelle et le commerce électronique sont, ajoute-t-il, “à la deuxième phase des négociations”. Issoufou a été, pour rappel, reçu par le président de la République. 

Akli Amor

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