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Explosions nucléaires en Algérie : La France est tenue de remettre les cartes topographiques

La France est rattrapée par son passé colonial, inhumain et destructeur. La plaie est d’autant plus béante que les algériens n’oublieront aucunement cette fatidique date du 13 février 1960, lorsque la France a commis l’irréparable la pourchassant durant toute son histoire, en explosant, dans le Sahara algérien, sa première bombe atomique. Cette bombe a provoqué des préjudices irrémédiables qui demeurent intacts aussi bien sur la population que sur l’environnement. Si la France a dépollué la Polynésie de bout en bout, elle n’en a pas fait pareil pour l’Algerie, ni même abordé ce sujet concernant les sites qu’elle a contaminés. La problématique reste toujours posée. Ce fut tôt dans la matinée du 13 février 1060. Il était 7h04 du matin, lorsque l’armée coloniale est passée à l’action en faisant exploser une bombe au plutonium, à quelques encablures de Hamoudia, à Regagne, dans le Sud algérien. Cette bombe est d’autant plus puissante que la déflagration a été entendue a plusieurs kilomètres à la ronde. Elle était cinq fois plus puissante que celle qui a detruit Hiroshima, au Japon. Dans sa boulimie, la France coloniale a franchi une autre étape en doublant ses essais nucleaires. En effet, la première explosion nucléaire sera suivie par trois autres au niveau du site de Reggane. Il s’agit de la «Gerboise blanche, explosée le 1er avril 1960, la Gerboise rouge, explosée le 27 décembre 1960 et la Gerboise verte, explosée le 25 avril 1961”. Entre février 1960 et février 1967, la France a procédé à l’explosion de 17 bombes nucléaires, aériennes et souterraines. Elle a perpétré ces actes dans la région de Reggane et dans les cavités du massif du Hoggar, à Tamanrasset, et ce au mépris de la sécurité de la population locale et de l’environnement. Dans sa course à l’armement nucleaire, la France coloniale voulait rejoindre, vaille que vaille, le club mondial nucléaire, sans pour autant se soucier de la santé de la population ni encore moins de la faune et de la flore. Fait gravissime, la France avait prétendu que ces explosions se situaient dans des régions inhabitées et désertiques. Or, ces régions abritaient quelque 30.000 âmes. Au jour d’aujourd’hui, les effets des ces explosions atomiques continuent d’affecter la santé des habitants de ces zones. Les rayons radioactifs sont omniprésents. Les déchets métalliques sont toujours hautement radioactifs, comme les bidons, les fûts et autres objets laissés par le colonisateur, et ont été utilisés par les populations, notamment les nomades, ce qui constitue un réel danger pour ces habitants. Des médecins ont révélé que «les explosions nucléaires ont causé des pathologies jusque-là méconnues, aujourd’hui perceptibles sur la santé humaine». Des représentants d’associations d’aide aux malades des régions contaminées continuent à lancer l’alerte, mettant en garde sur «une recrudescence inquiétante, ces dernières années, des cas de cancer de tous les types, de malformations congénitales et de stérilité dus à la radioactivités causées par les explosions menées par la France coloniale dans le Sahara algérien». Des chercheurs en Histoire, algériens et étrangers, estiment que «la récupération des archives liées aux explosions nucléaires françaises en Algérie est un préalable pour mesurer les répercussions de ces crimes contre l’humanité au plan sanitaire et environnemental». La France a utilisé des Algériens comme cobayes. Elle est tenue de restituer les archives liées aux explosions nucléaires menées dans le Sahara afin de permettre l’identification des lieux d’enfouissement des déchets nucléaires et la délimitation des zones contaminées pour éviter de nouvelles victimes. Face à la France qui persiste dans son refus de remettre les cartes topographiques des lieux d’enfouissement des déchets polluants, radioactifs ou chimiques, l’Algérie, par la voix des officiels et de la société civile, n’a jamais cessé de réclamer l’ouverture des archives et la «désinfection» des lieux. 

Salim Abdenour

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