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Pour dénoncer la hausse des prix et la politique du Makhzen : Les Marocains battent le pavé

Des milliers de Marocains ont manifesté dimanche, dans la capitale Rabat et dans plusieurs autres villes, pour dénoncer la hausse des prix des produits de consommation et de carburant et la politique du régime du Makhzen, appelant à « rendre le pouvoir au peuple ».

Cinquante-et-une (51) villes ont répondu à l’appel du « Front social », qui regroupe des partis d’opposition de gauche, notamment dans les grandes villes comme Rabat, Casablanca, Marrakech, ainsi que Khemisset, Beni Mellal, Berkane, Meknès et Agadir. Les manifestants ont scandé des slogans appelant à améliorer la situation sociale et à offrir des opportunités de travail aux jeunes, réclamant la liberté et la dignité au peuple mais aussi la fin de la tyrannie et la corruption et contre la normalisation avec l’Entité sioniste. « Le peuple veut renverser la tyrannie », « Le pouvoir pour le peuple », « Dignité et liberté. Non au Makhzen, non aux Sujets), lit-on dans les banderoles brandies par les manifestants. Ils ont également appelé à l’arrêt de la hausse des prix et à la protection du pouvoir d’achat des citoyens : « Non aux prix élevés », « Pas de santé, pas d’éducation… C’est le Maroc », et brandi des slogans appelant au départ du chef du gouvernement Aziz Akhannouch (« Akhannouch dégage »), accusé d’être impliqué dans la hausse des prix des hydrocarbures à travers son monopole sur le marché à hauteur de 30% dans la filière du diesel et de l’essence. Le coordinateur national du Front social marocain, Younes Farachen, a assuré que « cette manifestation ne sera pas la dernière, mais plutôt le début d’une nouvelle série de lutte en l’absence de réponses du gouvernement actuel sur la situation sociale que vivent les Marocains ». Il a indiqué, dans une déclaration à al-Araby al-Jadeed, « qu’au moment où le gouvernement doit soutenir les classes sociales fragiles afin de sortir de la situation difficile actuelle et d’améliorer le pouvoir d’achat qui était déjà affecté par les conséquences de la pandémie, il ne pense qu’à imposer un passeport de vaccination ». Le « Front social marocain », qui regroupe plus d’une trentaine d’organisations associatives, de défense des droits de l’Homme, syndicales, politiques et vise à défendre les droits et les libertés des couches sociales les plus larges, avait appelé à organiser des manifestations dans tout le Royaume pour « renverser la tyrannie et la corruption, la cherté scandaleuse de la vie ainsi que les restrictions et répressions des droits et libertés publiques et syndicales », et parvenir à une société de « dignité, de justice sociale et d’égalité ».Dans ce contexte, le vice-secrétaire national du Parti démocratique marocain « Nahj », Mouaad al-Djahri, a déclaré dans un post sur la page officielle du parti sur « Facebook » que la Journée internationale de la justice sociale (célébrée dimanche) constituait une occasion importante pour « souligner la nécessité d’arriver à un front populaire uni pour renverser le Makhzen et établir la démocratie dans notre pays », notant que « ce Makhzen maudit a mené une contre-attaque dangereuse qui se poursuit à ce jour ». Il a également souligné que « le système va changer malgré lui ».

De son côté, le membre du Secrétariat général du parti de la Justice et du développement (PJD) au Maroc, Abdelaziz Aftati a accusé le Premier ministre, Aziz Akhannouch d’être un « prédateur », dénonçant son implication dans la hausse des prix des hydrocarbures à travers son monopole sur le marché à hauteur de 30% dans la filière du diesel et de l’essence. « Akhannouch est dans une double impasse. La première concerne sa gestion des affaires publiques et gouvernementales », a écrit Abdelaziz Aftati sur sa page Facebook, notant que « les Marocains le tiennent aujourd’hui pour responsable de la situation dans laquelle ils se trouvent, dans un contexte marqué par une flambée des prix ». « La deuxième impasse », a-t-il poursuivi, concerne l’implication du Premier ministre marocain qu’il a qualifié de « prédateur », dans les augmentations (des prix des hydrocarbures) à travers le monopole qu’il exerce sur le marché du diesel et de l’essence (30%) qui sont les deux principales filières concernées par ces augmentations injustifiées (…) ».Abdelaziz Aftati a accusé le Premier ministre de « privilégier ses propres intérêts en se détournant de sa responsabilité constitutionnelle ». Il fera remarquer que Aziz Akhanouch « est devenu la cible des protestations populaires », relevant que « les citoyens défavorisés ont besoin de ceux qui se préoccupent d’eux avec intégrité, impartialité, objectivité, équité et courage ».

R.I. avec APS

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