Washington ouvre un front avec Pékin sur Taïwan : Un pas de plus vers un conflit global ?
Alors que le monde s’enlise dans le conflit russo-ukrainien et que le risque d’une troisième guerre mondiale plane sur la planète, les USA se hasardent à allumer une nouvelle mèche en allant provoquer, dans ses propres contrées, la Chine en envoyant en visite à l’ile de Taiwan une délégation de faucons de la Maison-Blanche. Un nouveau front de tensions est ouvert, ce qui laisse planer de réelles craintes quant à une globalisation du conflit entre l’Otan et les nouvelles puissances émergentes.
Inconscient ou téméraire, le président américain, Joe Biden, risque d’ouvrir un nouveau front avec l’Empire du milieu. Ce dernier géant ne compte pas se laisser faire. Sa riposte risque d’embraser encore plus le monde. Mais que veulent donc les USA ? La nouvelle alliance militaire, Aukus, conclue le 15 septembre 2021 entre l’Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni suscite déjà la colère de la Chine qui voit en ce traité une intention ferme de la part des USA de l’affronter sur la façade Indopacifique. D’autant que cette coopération est perçue par la Chine comme une démarche sapant « gravement la paix et la stabilité régionale, intensifie la course aux armements et compromet les efforts internationaux de non-prolifération nucléaire ».
Le pacte tripartite connu sous l’acronyme Aukus aura-t-il donné des ailes à la Maison Blanche et ses Alliés ? Pourtant la raison de la paix dicterait d’éviter de nouveaux affrontements en ces temps de crise. Autant de questions, dont les réponses risquent d’être encore plus coûteuses à l’humanité entière. Et en riposte à la visite de mardi effectuée à Taipei, par une délégation US, Pékin a exhorté les Etats-Unis à traiter avec prudence les questions liées à Taiwan afin d’éviter de compromettre davantage la paix et la stabilité à travers le détroit de Taiwan ainsi que les relations entre la Chine et les Etats-Unis, rapporte l’agence de presse Chine nouvelle « Xinhua ». La visite a été commentée par le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin lors d’un point de presse quotidien, en réponse aux récentes informations des médias selon lesquelles les Etats-Unis enverront cinq anciens hauts fonctionnaires visiter à Taiwan en signe de soutien américain à l’île. Ce dernier responsable a indiqué que « le peuple chinois était fermement engagé à sauvegarder sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale », a estimé que « la démonstration par les Etats-Unis d’un soi-disant soutien à Taiwan est futile, peu importe qui ils envoient. » Et d’ajouter en réponse à la récente décision des Etats-Unis d’accélérer le passage du destroyer lance-missiles USS Ralph Johnson dans le détroit de Taiwan, « que si les Etats-Unis avaient l’intention par une telle mesure de donner du courage aux sécessionnistes cherchant à obtenir « l’indépendance de Taiwan », « cela ne fera qu’accélérer l’effondrement des forces indépendantistes de Taiwan, et les Etats-Unis paieront un lourd tribut pour leur comportement risqué ».
« Si la partie américaine tente d’intimider ou de faire pression sur la Chine par une telle démarche, nous aimerions avertir les Etats-Unis que toute dissuasion militaire est aussi faible que la ferraille face à la Grande Muraille d’acier constituée par les 1,4 milliard de Chinois » avait déclaré Wang Wenbin. Un commentaire qui est loin d’être insignifiant en langage diplomatique, lui, et semble même emprunt de beaucoup de sous entendus guerriers. Le rappel chinois ressemble plus à une menace qu’à un avertissement face aux agissements hostiles américains dont une délégation a visité, mardi, l’ile de Taiwan. L’information concernant la visite a été d’ailleurs confirmée par un site taiwanais qui annonçait qu’ « une délégation conduite par Mike Mullen, ancien chef d’état-major des armées des Etats-Unis d’Amérique, est arrivée à Taipei le 1er mars pour des discussions au plus haut niveau portant sur les relations taïwano-américaines et sur la paix et la sécurité dans la région. ». La délégation, envoyée par le président américain Joe Biden, comprend Meghan O’Sullivan, ancienne conseillère adjointe à la sécurité nationale du président George W. Bush, et Michele Flournoy, ancienne secrétaire adjointe à la Défense dans l’administration du président Barack Obama. Elle compte aussi en son sein Michael Green et Evan Medeiros, deux spécialistes des affaires asiatiques ayant conseillé les présidents Bush et Obama, respectivement, en matière de sécurité nationale. », note-t-on.
Azzedine Belferag