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Turquie : Erdogan maintient les élections au 14 mai

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis fin hier aux spéculations en confirmant la tenue des élections présidentielle et législative à la date prévue du 14 mai, malgré le séisme du 6 février qui a dévasté le Sud du pays. Dénonçant les voix critiques qui se sont élevées contre la gestion du cataclysme par son gouvernement, le chef de l’État a assuré: «Nous leur apporterons la réponse appropriée le 14 mai». Recep Tayyip Erdogan, candidat à sa propre succession, exclut ainsi de facto tout report du scrutin malgré la situation dans les régions touchées. Ce rendez-vous électoral sera crucial pour son avenir et pour celui du pays, qui tente de se relever et a déjà compté plus de 45.000 morts et 105.000 blessés dans onze provinces du Sud et Sud-Est de la Turquie -plus de 50.000 en comptant les morts en Syrie voisine. Selon le président Erdogan, 14 millions de personnes ont été affectées par le séisme. Le chef de l’État, qui a fait l’objet de vives critiques pour la lenteur des opérations de secours, a promis de reconstruire rapidement plus de 450.000 logements, assurant que les constructions respecteront les normes antisismiques. Il avait demandé «pardon», lundi dernier, pour les retards observés des premiers jours dans l’organisation des secours alors que des dizaines de milliers de personnes étaient prisonnières des décombres. Il a de nouveau reconnu hier devant les parlementaires de son parti, l’AKP (Parti de la justice et du développement), que les opérations de secours avaient été retardées «en raison du chaos et des conditions météorologiques» -la neige notamment. «Cependant, quelques heures seulement après le tremblement de terre, nos ministres ont contacté les villes touchées et ont commencé à coordonner le travail», a-t-il relevé. Au pouvoir depuis 20 ans, d’abord comme Premier ministre, M. Erdogan est devenu en 2014 le premier président turc directement élu au suffrage universel. En 2017, une révision constitutionnelle a élargi considérablement ses pouvoirs. À 69 ans, le président Erdogan qui dirige son pays d’une poigne de plus en plus ferme, affrontera le 14 mai son scrutin le plus périlleux. L’alliance de l’opposition, qui rassemble six partis aux tendances diverses, devrait décider du nom de son candidat commun jeudi. Le Parti démocratique des peuples (HDP), formation de gauche pro-kurde, ne fait pas partie de l’alliance.

K.L.

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