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Les craintes du marché s’apaisent : Les cours du pétrole repartent à la baisse

Les marchés pétroliers sont instables. Poussés la semaine dernière vers les sommets en raison des craintes sur les approvisionnements énergétiques à cause de l’embargo US annoncé sur le pétrole russe, les cours sont repartis à la baisse. Les facteurs géopolitiques sont une nouvelle fois la cause de ces fluctuations intempestives des cours du brut. Les craintes du marché se sont apaisées en raison, dit-on, « de potentiels progrès dans les négociations entre l’Ukraine et la Russie ». La déprime des cours est aussi entrainée par le confinement de Shenzhen, centre technologique du sud de la Chine, et qui fait peser des risques sur la croissance de l’économie mondiale.

Les cours du baril de Brent de Mer du Nord, baril de référence pour la cotation du pétrole algérien, ont ainsi perdu plus de 6% hier et ont fini la journée à 106,6 dollars. De son côté le baril de pétrole américain, le West Texas Intermediate (WTI), a perdu 6,52% pour atteindre les 102,8 dollars. Le ton était donné dès l’ouverture de séance.  Vers 10H10 GMT le Brent de la mer du Nord pour livraison en mai perdait déjà 3,75% à 108,44 dollars.

Le baril de WT pour livraison en avril chutait de 4,91% à 103,95 dollars, après avoir brièvement dépassé les 5% de baisse.

Le pétrole « est en baisse (…) ce matin, car des progrès tangibles ont été signalés dans les négociations entre l’Ukraine et la Russie au cours du week-end », commente Tamas Varga, analyste pour PVM Energy.

« La ruée pour remplacer les barils russes bat son plein, mais les disponibilités immédiates sont limitées », l’offre sur le marché restant tendue, ajoute l’analyste. Des circonstances restent propices à des fluctuations des prix, « étant donné les craintes que les pays de l’opep+ (l’organisation des pays producteurs de pétrole et leurs alliés) ne soient pas facilement en mesure d’augmenter l’offre », explique Susannah Streeter, analyste pour Hargreaves Lansdown. Malgré des augmentations de leurs objectifs totaux de production d’or noir, l’Opep+ échoue régulièrement à atteindre ses quotas. Il est utile de rappeler dans ce contexte que l’Opep+ a décidé lors de sa dernière réunion ministérielle de maintenir sa politique d’augmentation progressive de l’offre de pétrole sur le marché. Une décision motivée par l’approche prudente dans la gestion du marché et le suivi de ses fondamentaux afin de garantir la stabilité du marché. L’Opep+ avait d’ailleurs souligné que la flambée des cours est alimentée par des facteurs géopolitiques exogènes et non par les fondamentaux du marché, soit l’offre et la demande. L’évolution actuelle des cours démontre d’ailleurs la véracité de l’approche de l’Opep+.

Par ailleurs, les 17 millions d’habitants de la ville de Shenzhen, le centre technologique du sud de la Chine, ont été placés en confinement dimanche après le signalement de foyers épidémiques liés au territoire voisin de Hong Kong, où le Covid-19 fait des ravages. Une situation qui a « contribué à faire baisser le prix du pétrole, la demande pouvant être affectée par la baisse de la croissance économique chinoise ». Les investisseurs « s’attendent à ce que des fermetures massives frappent à nouveau l’économie », affirme Susannah Streeter.

 Chokri Hafed

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