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Conflit en Ukraine : Le froid diplomatique s’installe

L’offensive militaire russe en Ukraine a gagné en intensité hier, après l’expiration de l’ultimatum russe invitant les Ukrainiens à déposer les armes, notamment à Marioupol. 

D’intenses bombardements ont visé plusieurs villes notamment Kiev, Kharkiv, Marioupol, Odessa, Mykolaïv… A Kiev, un nouveau couvre-feu est entré en vigueur lundi à 20H00 (18H00 GMT) jusqu’à mercredi 07H00. Tard dimanche soir, une puissante frappe russe, vraisemblablement un missile, a détruit l’immense centre commercial « Retroville », dans le nord-ouest de Kiev, secouant toute la ville. Selon Moscou, le centre commercial « inopérant » servait de dépôt d’armements. « Une batterie de lance-roquettes multiples et une base de stockage de leurs munitions a été détruite avec des armes de précision à longue portée », a déclaré le ministère russe de la Défense.

A Marioupol, grande ville portuaire du sud, quelque 350.000 habitants restent bloqués.

Moscou avait demandé dimanche aux Ukrainiens de « déposer les armes », mais l’Ukraine « ne peut accepter aucun ultimatum de la Russie », a rétorqué lundi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il a par ailleurs affirmé que tout « compromis » dans les négociations avec la Russie serait soumis à référendum en Ukraine. En soirée, il a aussi insisté sur la nécessité d’une « rencontre », « sous quelque forme que ce soit », avec son homologue russe.

Le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov a admis que « la situation est très difficile » face à « un ennemi très supérieur numériquement et la menace d’une invasion terrestre », a-t-il ajouté.

Réunis à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l’UE ont décidé de doubler leur soutien financier pour les achats d’armements envoyés à Kiev, après l’épuisement d’une première enveloppe de 500 millions d’euros.

Craignant des représailles face aux sanctions, Joe Biden a lui appelé les entreprises américaines à se protéger, « se fondant sur des données en constante évolution des services de renseignement, selon lesquelles l’Etat russe envisage différentes pistes de cyberattaques potentielles ».

Une intense activité diplomatique attend cette semaine le président américain, qui participera jeudi à Bruxelles à un sommet extraordinaire de l’Otan, une réunion du G7 et un sommet de l’UE. Il se rendra vendredi et samedi en Pologne, principal pays d’arrivée des réfugiés ukrainiens.

A Moscou, le ministère russe des Affaires étrangères a lui estimé que le président Biden avait conduit les relations russo-américaines « au bord de la rupture » par ses déclarations « indignes » visant Vladimir Poutine, qu’il a qualifié de « criminel de guerre ». L’ambassadeur américain a été convoqué lundi.

Aussi et face à l’adoption de sanctions économique contre la Russie adoptées par Tokyo, Moscou a décidé de suspendre les négociations russo-japonaises sur le sort de quatre petites îles de l’archipel des Kouriles. 

Notons enfin que l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) votera aujourd’hui sur un projet de résolution sur l’Ukraine, le deuxième texte du genre depuis le début de l’opération militaire spéciale russe en Ukraine, a annoncé lundi une porte-parole. La 11e session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale se tiendra après qu’une lettre en ce sens a été reçue par le président de l’AGNU, Abdulla Shahid, a déclaré dans un courriel à la presse sa porte-parole, Paulina Kubiak. « Un projet de résolution proposé par l’Ukraine et d’autres pays membres a été soumis et est en cours de traitement », a-t-elle précisé. Selon des sources diplomatiques, le nouveau texte se concentre sur la situation humanitaire, appelant à la protection des civils, des personnels médicaux, des travailleurs humanitaires, des journalistes, des hôpitaux et d’autres infrastructures civiles. 

R.I. avec agences

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