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Tensions sur le marché des produits alimentaires :Décalage entre le discours et la réalité

Quelques jours après le début du mois de Ramadhan, le marché des produits de large consommation connait toujours des tensions palpables sur le terrain. Quand ce n’est des manques voire des pénuries constatées sur certains produits, le consommateur doit faire face à la hausse des prix.

Hier, au quatrième jour du mois de jeûne, on observait toujours des files d’attente interminables devant les points de ventes de plusieurs produits à l’instar du lait où il est même constaté des queues devant les  laiteries. C’est d’ailleurs le cas à Tizi-Ouzou, où dès les premières heures de la matinée, une longue file se forme devant le point de vente situé juste à l‘entrée de la laiterie de Draa Ben Khedda et devant les rares points de vente. La rareté des produits céréaliers est également une réalité indéniable. Des chaînes sont observées dans tous les points de ventes. Une situation qui laisse dubitatif devant un discours officiel pourtant rassurant.

Une situation qui soulève un vrai décalage entre la réaction des citoyens et le discours des responsables qui rassurent quant à la disponibilité des produits tout en pointant du doigt les comportements irrationnels des consommateurs qui recourent au stockage de produits alimentaires. Pour d’aucun, il est injuste d’incomber les pénuries et les chaînes devant les points de vente au comportement des citoyens. Bien au contraire, cette réaction s’explique même du point de vue psychologique. 

Dans ce contexte le président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi, note ce décalage entre le discours officiel et la réalité du terrain. Celui-ci qui a d’ailleurs confirmé l’existence de ces tensions sur de nombreux produits, se demande « où vont ces produits très disponibles selon les responsables mais qui ne se retrouvent pas dans les commerces ?». Pour notre interlocuteur, il n’est pas juste d’incomber la responsabilité aux citoyens qui ne font, estime-t-il, que réagir d’une façon qui s’explique par « le manque de confiance qui les pousse à effectuer naturellement des achats massifs ». Beaucoup de causes concourent à créer cette tension, pour M. Zebdi qui cite entre autres « le nombre insuffisant de points de ventes en plus du refus de beaucoup de commerçants de vendre le lait subventionné pour absence de bénéfice due elle au non remboursement des sachets défectueux et non-vendus».

Aussi, le président de l’Apoce estime qu’« il faut d’abord rétablir cette confiance indispensable via notamment la rationalisation des achats ». Toutefois, reconnaît-il, la solution la plus efficace est de changer complètement le mode de subvention en réorientant ces aides directement aux familles qui en ont réellement besoin ». Enfin, il convient de souligner que M. Zebdi reste tout de même optimiste quant à l’évolution de la situation dans les prochains jours car, estime-t-il, « la pression commence à baisser après la première semaine du mois de Ramadhan ». 

Kamel Nait Ameur

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