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Violations des droits de l’Homme au Sahara occidental : Le Groupe de Genève interpelle l’ONU 

Le Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits humains au Sahara occidental a appelé le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à examiner les violations commises par le Royaume du Maroc dans les territoires sahraouis occupés, notamment le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.

Dans un communiqué conjoint rendu public récemment, les 308 organisations membres du Groupe de soutien de Genève appellent « le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme à divulguer les observations de la surveillance à distance opérée par son Bureau sur les violations des droits de l’homme au Sahara Occidental occupé ». Elles appellent également « le Conseil des droits de l’homme des Nations unies à examiner les violations des droits de l’homme, y compris les violations flagrantes et systématiques dans le Sahara occidental occupé, et de faire des recommandations à ce sujet, conformément au paragraphe opérationnel 3 de la résolution A/RES/60/251 de l’Assemblée générale » de l’ONU.    Le Groupe de Genève exhorte, en outre, « le Conseil des droits de l’homme de l’ONU (à) continuer à prêter une attention particulière aux violations des droits humains, notamment le droit à l’autodétermination, qui résultent d’une intervention, de l’agression et de l’occupation militaire du territoire non autonome du Sahara occidental par le royaume du Maroc, conformément au paragraphe opérationnel 5 de la résolution A/RES/76/152 de l’Assemblée générale des Nations unies ». « Des violations systématiques du droit international humanitaire et  du droit relatif aux droits de l’homme de la part du Royaume du Maroc se confirment », soulignent les 308 organisations membres. « Le jeudi 5 mai, l’éminente défenseure des droits de l’homme norvégienne, Tone Sorfonn Moe, représentante légal de plusieurs défenseurs des droits de l’homme et journalistes sahraouis devant différentes procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme, s’est vue refuser l’accès au Maroc à son arrivée à l’aéroport de Rabat au motif qu’elle a des problèmes avec le Maroc », déplorent les signataires du communiqué. Le Groupe de soutien de Genève dénonce le fait qu' »en violation des lois marocaines et internationales, aucune décision motivée écrite ne lui a été présentée, de sorte qu’elle ne pouvait pas faire appel de la décision », relevant que l’activiste norvégienne, « a été empêchée de discuter avec des diplomates norvégiens de son ambassade locale qui se trouvaient à l’aéroport ». « Depuis 2014, des centaines de défenseurs des droits humains, de juristes, d’avocats, de journalistes et de parlementaires de dizaines de pays, y compris des membres du Parlement européen, se sont vus refuser l’accès au territoire marocain ou au territoire du Sahara occidental occupé, ou ont été expulsés de ces territoires », dénoncent également les signataires, précisant que, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU est lui aussi banni du territoire occupé. Néanmoins, ajoute la même source, « un certain nombre de juristes et avocats de différentes nationalités ont réussi à entrer dans le pays et ont eu des réunions prolongées avec les membres des familles des prisonniers politiques sahraouis et avec plusieurs ambassades du samedi 7 mai au mardi 10 mai, tout en étant constamment suivis par les forces de sécurité marocaines ». Le Groupe de Genève indique, entre autres, que « les membres des familles des prisonniers, arrêtés en novembre 2010, ont témoigné que, depuis la fin du processus judiciaire en 2017 qui s’est conclu par de lourdes peines de prison pour 19 membres du groupe Gdeim Izik, tous ont été expédiés dans différents centres de détention marocains », loin de leurs familles vivant au Sahara occidental et sans aucune preuve matérielle.  « Le flux persistant de colons marocains, le pillage continu des ressources naturelles, le harcèlement et les menaces à l’encontre des défenseurs sahraouis des droits de l’homme, le recours systématique à la torture à leur encontre, les restrictions imposées aux Sahraouis dans l’accès à l’éducation et au travail, la négociation de leur droit au développement et de leurs libertés fondamentales font partie de la politique coloniale d’occupation militaire du Sahara occidental par le Royaume du Maroc, qui viole le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance », conclut le communiqué.

APS

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