Affaire du financement de la chaine TV Istimraria : Le verdict sera prononcé le 6 juin
Le procès du frère et conseiller du défunt président Bouteflika, Saïd Bouteflika et de l’homme d’affaires Ali Haddad, dans l’affaire du financement occulte de la campagne électorale de 2019 et de la chaîne El Istimraria a été clos hier par les plaidoiries de la défense en attendant le prononcé du verdict fixé pour le 6 juin.
Lundi, le représentant du ministère public a requis une peine de 10 ans de prison ferme à l’encontre de Said Bouteflika et l’homme d’affaires Ali Haddad, en plus d’une amende de 3 millions de dinars et de la confiscation de leurs biens immobiliers et mobiliers et des comptes bancaires. Les deux mis en cause sont poursuivis pour des chefs d’inculpations liés au blanchiment d’argent et financement occulte de la campagne électorale pet de la chaine TV El Istimraria. La défense d’Ali Haddad, représentée par Me Lakhdari Nadir et Abrous Nabila a, lors des plaidoiries, réclamé l’expiration du procès public pour jugement préalable en prenant en compte l’article premier du code des procédures pénales. La défense s’est également rapportée à la Déclaration universelle des droits de l’homme interdisant le cumul des poursuites judiciaires d’une même personne pour le même motif. L’équipe de défense a ajouté que Haddad «est un être humain comme tous les autres» et a expliqué que leur client est victime est affecté psychologiquement « par le grand nombre de poursuites judiciaires alors qu’elles sont toutes liées au même chef d’inculpation, le financement occulte de la campagne électorale», ont expliqué les deux avocats. «Nous ne méprisons pas les principes et les droits humains et constitutionnels». Plaidant pour l’expiration de l’affaire publique, la défense a, en abordant la question relative aux équipements de la chaine Tv, indiqué que «cet équipement était destiné à la création d’une chaîne sportive et son acquisition était en 2018». « Est-il raisonnable que Haddad soit jugé pour blanchiment d’argent ? » s’est demandé la défense, expliquant que «l’équipement est une propriété privée et que l’acquisition était légal sur la base d’une domiciliation bancaire».
De son côté, la défense de Saïd Bouteflika, représentée par Me Nabil Benouaret, a indiqué que «le ministère public n’ pas avancé des preuves concrètes». Abordant la question liée à l’enrichissement illégal, la défense du frère du défunt président a poursuivi se posant la question : « L’héritage est-il devenu un droit illégitime ? ». Pour sa part, Me Salim Hadjouti, second avocat de Said Bouteflika, s’est interrogé sur le rôle de son client, Said Bouteflika, plaidant pour «l’annulation des procédures judiciaires». Se rapportant aux articles 62 et 62 bis du code des procédures pénales, l’avocat de la défense a fait état de «52 cas de violations judiciaires ». Et de se demander : « Est-ce que la relation entre Said Bouteflika et Ali Haddad constitue un crime ? Est ce que la loi interdit l’amitié et les appels téléphoniques ? . Intervenant à la fin des plaidoiries, Ali Haddad a déclaré : « je vous demande, monsieur le juge, d’être juste». Pour sa part, Said Bouteflika a rappelé que «l’’enquête s’est poursuivie pendant un an et demi, aujourd’hui j’ai décidé de défendre mon intégrité». «Car, il s’agit de mon capital et j’ai été acquitté par le tribunal militaire», a-t-il souligné. Sur sa lancée, il assure que son procès a un caractère politique. Il a ainsi déclaré : « Ils voulaient me garder en prison pour m’attribuer de nouveaux chefs d’inculpation, alors aujourd’hui j’ai eu une chance de me défendre». «Et je vous le dis, et je le répète, si je suis coupable, alors donnez-moi le châtiment le plus sévère, et si je suis innocent, soyez juste envers moi», a-t-il conclu.
Salim Abdenour