Production de lait infantile en Algérie : Des consultations lancées
L’Algérie compte lancer une unité de production de lait infantile d’une capacité de 18.000 tonnes par an pour couvrir ses besoins et se passer ainsi de la poudre importée.
Le ministère de l’Industrie a annoncé, le lancement de consultations pour concrétiser le projet de production de lait maternisé en Algérie, a indiqué mardi un communiqué du ministère de l’industrie. Celui-ci précise que les consultations incluront, dans un second temps, « tous les acteurs et opérateurs économiques, afin de réaliser à un complexe intégré grâce à un partenariat solide entre les secteurs public et privé ». Le ministère a indiqué que les importateurs de lait en poudre de grandes marques internationales seront concernés par le projet, « pour donner une valeur ajoutée à l’économie nationale .
Lors d’une réunion de concertation qu’il a présidée, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar a souligné que le marché national avait besoin d’investir dans ce domaine vital et de remplacer le lait en poudre importé des pays européens par un produit fabriqué localement, considérant que le lait infantile est un produit industriel « stratégique sensible ».
Le ministre a précisé que cette réunion de concertation intervient en exécution des instructions du président de la République, pour lancer immédiatement la réalisation du projet du complexe de production de lait pour nourrissons. Zeghdar a souligné que le l’Algérie « doit investir dans ce domaine vital et remplacer le lait en poudre importé des pays européens par un produit fabriqué au niveau local ».
Une facture de 102 millions USD
Notons que la production mondiale de lait en poudre pour nourrissons est estimée à 1,9 million de tonnes de lait en poudre par an. L’Algérie importe à 100% ses besoins en cette matière des pays européens.
Selon le Directeur général du développement industriel et de la compétitivité industrielle au ministère de l’Industrie, Ahmed Zayed Salem, a les besoins actuels du marché national en lait infantile sont estimés à 300 millions de litres par an.
Dans une déclaration à la première chaîne de la Radio algérienne, le même responsable a expliqué que l’Algérie importe 100% de ses besoins soit 13.800 tonnes de lait en poudre pour une facture annuelle de 102 millions de dollars.
Dans un contexte connexe, le même intervenant a passé en revue les objectifs de production de la future unité qui devra être d’une capacité de 60 tonnes par jour, soit 18.000 tonnes par an, pour couvrir les besoins nationaux. Il est clair que l’objectif principal de la démarche est de réduire l’exposition de l’Algérie à la dépendance aux importations de ce produit stratégique. La récente pénurie de lait maternisé aux États-Unis a d’ailleurs démontré l’importance de disposer de capacités plus que suffisantes pour couvrir les besoins immédiats du marché.
Sofia Chahine