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Règlement de la crise malienne : Bamako réitère sa confiance à Alger

Contrairement à certains pays africains et occidentaux dont les réputations se sont considérablement dégradées à Bamako, l’Algérie est toujours perçue comme un partenaire fiable et sérieux par les autorités maliennes de transition. Mieux, les Maliens veulent que l’Algérie continue de s’impliquer dans le règlement de la crise malienne.

Le constat se vérifie à travers les déclarations faites, dimanche à Alger, par Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères, qui avait été reçu par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger Ramtane Lamamra. « La Mali souhaite que l’Algérie continue d’avoir un rôle moteur au Mali. Je me réjouis de l’intérêt et de l’importance qu’accorde le président Tebboune à la relation entre le Mali et l’Algérie qui doit être toujours un facteur pour la paix et la stabilité dans la région», a affirmé à ce propos M. Diop. Et d’ajouter : «Nous nous sommes particulièrement réjouis dernièrement aussi des déclarations fortes tenues par le président Tebboune qui a réaffirmé l’attachement de l’Algérie à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali (et) à l’importance pour les parties maliennes d’avancer plus vite et plus en profondeur par rapport à l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, qui est d’abord dans l’intérêt des Maliens eux-mêmes».

Abdoulaye Diop a, en effet, de quoi être satisfait de l’implication de l’Algérie dans le règlement de la crise malienne. Les autorités algériennes n’ont ménagé aucun effort ces dernières semaines pour convaincre les autorités maliennes et la Coordination des mouvements de l’Azawad de reprendre les discussions afin d’avancer dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Les deux parties ne s’étaient pas réunies depuis près d’une année, ce qui avait suscité l’inquiétude autant de l’opinion publique au Mali que des pays partenaires de Bamako. Certains observateurs ont même  redouté un retour à l’action armée dans le septentrion malien.

Pour l’Algérie, l’application de l’accord d’Alger est évidemment un élément qui peut contribuer à renforcer la stabilité du Mali et à réduire les niveaux de violence. Un règlement durable de la crise politique pourrait permettre au Mali de s’attaquer aux innombrables défis auxquels il fait face. Le plus important de ces défis est le rétablissement de la sécurité à travers tout son territoire. Certaines régions sont actuellement contrôlées par des groupes terroristes.  

Le président Abdelmadjid Tebboune avait d’ailleurs réaffirmé le 31 juillet dernier que le règlement des problèmes auxquels fait face le Mali passait par la mise en œuvre de cet accord conclu en 2015.   « Tant que l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger n’a pas été mis en œuvre, les problèmes auxquels est confronté le Mali perdureront, car le pourrissement de la situation est tel que n’importe qui s’arroge le droit de s’immiscer dans les affaires de ce pays », a souligné le président de la République lors d’une rencontre avec la presse nationale. Après avoir souligné l’importance de l’unité malienne, Abdelmadjid Tebboune avait, en outre, exprimé la disponibilité de l’Algérie à apporter son assistance matérielle et organiser des rencontres en Algérie ou au Mali entre belligérants maliens.

La déclaration du président Tebboune a produit un effet positif sur les différents protagonistes de la crise. Les autorités maliennes de transition et les groupes armés du nord se sont non seulement réunis à Bamako la semaine dernière pour discuter de la reprise de l’application de l’Accord d’Alger mais ils ont conclu aussi un important accord.  

Le gouvernement de transition malien s’est en effet accordé avec ces groupes armés parmi lesquels la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) pour l’intégration de 26.000 ex-rebelles dans l’armée malienne. Cette intégration doit aboutir à une armée nationale restructurée, plus représentative des populations du Nord en particulier. Cette armée doit ensuite se redéployer progressivement dans les principales villes du Nord sous la forme de bataillons mixtes composés à ratio égal des forces armées maliennes, des combattants de l’ex-rébellion et des groupes armés  pro-gouvernement. Il faut espérer maintenant que les engagements pris seront réellement appliqués sur le terrain et que les protagonistes de la crise iront plus en avant dans l’application des accords d’Alger.

Khider Larbi

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