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Dossier du Nucléaire Iranien : Pour Téhéran, l’accord n’a « pas de sens » sans clore l’enquête de l’AIEA

Relancer l’accord sur le nucléaire n’aura « pas de sens » sans la clôture de l’enquête de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur les sites non déclarés de l’Iran, a estimé hier le président iranien Ebrahim Raïssi. « Nous avons souligné dans les négociations que toutes les questions liées à l’AIEA doivent être résolues », a-t-il dit lors d’une conférence de presse reprise par la presse occidentale, car « sans le règlement de ces questions, parler d’accord n’a pas de sens ». Lors des discussions de Vienne pour relancer l’accord dit JCPOA, Téhéran avait déjà réclamé que l’AIEA achève son enquête concernant des traces d’uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés.

Le gendarme onusien du nucléaire avait exhorté l’Iran en juin à « coopérer », déplorant l’absence de réponses « crédibles » de Téhéran concernant ces traces. Interrogé la semaine dernière par CNN, le directeur général de l’AIEA Rafael Grossi avait répondu qu’il ne comptait « absolument pas » arrêter l’enquête. « Cette idée que politiquement nous allons arrêter de faire notre travail est inacceptable pour nous », avait-il ajouté. L’Iran veut que ce dossier soit réglé dans le cadre des négociations sur la relance de l’accord de 2015, qui vise à garantir le caractère civil du programme nucléaire de l’Iran.L’ancien président Donald Trump avait retiré les Etats-Unis de cet accord en 2018. Washington avait indiqué le 24 août que l’Iran avait fait des concessions sur des points clés, notamment sa demande visant à bloquer certaines inspections de l’AIEA, sans toutefois préciser lesquelles. L’Union européenne avait soumis le 8 août aux Iraniens et aux Américains une « version finale » d’un accord prévoyant la levée de sanctions économiques contre l’Iran notamment sur le pétrole, en échange de restrictions drastiques sur son programme nucléaire. Les espoirs d’un retour à l’accord ont été ravivés ces derniers jours lorsque Washington a dit avoir répondu à la proposition européenne. Téhéran a répondu qu’il allait « examiner attentivement l’avis des Etats-Unis » et transmettrait ensuite « son opinion au coordinateur » de l’UE, Josep Borrell. Hier, M. Raïssi a rejeté l’idée d’une rencontre avec le président américain Joe Biden lors de l’Assemblée générale des Nations Unies qui s’ouvre le 13 septembre à New York. « Il n’y a aucun avantage à une rencontre entre moi et lui (…) il n’y a pas de plan pour une telle rencontre et il n’y en aura pas », a lancé M. Raïssi. Le président français Emmanuel Macron estimait vendredi « la balle » était « dans le camp des Iraniens », jugeant qu’un accord serait « utile » même s’il « ne règle pas tout ».

K.L. et agences

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