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Taïwan : Le ton monte à nouveau entre Pékin et Washington

La Chine a dénoncé hier une «grave violation» des promesses diplomatiques de Washington après des propos du président américain Joe Biden qui a assuré que les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’intervention chinoise.

Lors d’une interview diffusée ce week-end, la chaîne américaine CBS a demandé à Joe Biden si «des Américains défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise». Il a répondu : «oui, si une attaque sans précédent venait à se produire».Ces propos de Joe Biden constituent «une grave violation de l’engagement important des États-Unis à ne pas soutenir l’indépendance de Taïwan», a réagi Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. «Cela envoie un mauvais signal, grave, de soutien aux forces séparatistes militant pour l’indépendance de Taïwan», a-t-elle souligné devant la presse.La Chine estime que Taïwan, peuplée de 23 millions d’habitants, est l’une de ses provinces qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949).  Par trois communiqués conjoints signés en 1972, 1979 et 1982, les États-Unis s’étaient notamment engagés à reconnaître le gouvernement de Pékin comme seul représentant légitime de la Chine. Washington a ainsi coupé ses liens diplomatiques avec Taipei en 1979. Les propos de Joe Biden interviennent après un rapprochement significatif entre les États-Unis et Taïwan, au moment où les relations Pékin-Washington sont au plus bas depuis des décennies.Mercredi dernier, un projet de loi qui prévoit une première aide militaire américaine directe à Taïwan a franchi une étape clé au Congrès. Quelques jours plus tôt, Washington avait annoncé la vente pour 1,1 milliard de dollars d’armes à Taipei. Début août, une visite sur l’île de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, avait aussi provoqué la fureur de Pékin. «Nous exhortons la partie américaine à reconnaître pleinement l’extrême importance et la haute sensibilité de la question de Taïwan (…) afin de ne pas nuire encore davantage aux relations sino-américaines», a indiqué Mao Ning. Sollicité par l’AFP, un porte-parole de la Maison blanche a affirmé dimanche que la politique des États-Unis à l’égard de Taïwan n’«avait pas changé».

K.L. et agences

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