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Prix des carburants : L’ARH plaide pour la révision des marges bénéficiaires

La question de la révision de la marge bénéficiaire sur les prix du carburant revient aux-devants de la scène. Hier, le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures, Rachid Nadil, a plaidé pour la révision de cette marge pour permettre aux stations-services de couvrir leurs frais.

Le président de l’ARH a mis en avant les difficultés auxquelles font face les 2750 stations-services en activité sur l’ensemble du territoire national. Rachid Nadil qui a eu à occuper par le passé les fonctions de P-DG de Naftal -filiale de la Sonatrach dédiée à la distribution des produits pétroliers- a a plaidé pour la révision de la marge bénéficiaire des prix des carburants, qui ne permet, actuellement, que de « couvrir les charges » des stations de services, explique-t-il lors de son intervention sur les ondes de la Radio algérienne. Et comme la question des prix du carburant est sensible, le président de l’ARH assure que « l’augmentation des prix de quelques centimes sera suffisante ».

Bien que la question de révision des marges bénéficiaires qui risquent d’impacter les prix des carburants reste tributaire d’une décision politique en ce sens, les prix des produits de base et notamment de l’énergie étant étroitement administrés, la déclaration du premier responsable du gendarme du secteur permet de relancer le débat, dans le sillage de la discussion sur la révision des subventions.

Notons que sur un autre registre, Rachid Nadil a indiqué que la consommation nationale en carburants a augmenté en 2021, par rapport à l’année d’avant enregistrant une quantité totale de 15,6 millions de tonnes contre 12,58 millions de tonnes en 2020. Celui-ci a précisé que sur cette quantité totale, il y a 9,7 millions de tonnes de gasoil, 3,6 millions de tonnes d’essence et 1,3 million de tonnes de GPLC (gaz de pétrole liquéfié carburant). Néanmoins, malgré cette hausse, « le pays n’a pas importé de carburants depuis 2020 », a-t-il affirmé. « Si l’activité économique reprend normalement dans les prochains mois, on aura peut-être besoin d’un petit appoint d’importation de gasoil de 300.000 à 400.000 tonnes. Cette quantité reste très insignifiante par rapport à la consommation annuelle », a-t-il ajouté. Une « autosuffisance » due aux investissements faits par Sonatrach mais aussi en raison de la décision prise en juillet 2021 de généraliser le recours à l’essence sans plomb qui avait remplacé tous les autres essences. Chose qui a, ajoute Rachid Nadil, permis au pays d’économiser des dépenses en devises. Dans le même ordre, le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures a indiqué que « Sonatrach est en train de développer des procédés pour augmenter la production de gasoil en Algérie ». Des procédés qui devraient « aboutir dans six à huit mois ». De plus, ajoute-t-il, « l’entrée en production de la raffinerie de Hassi Messaoud permettra de disposer d’un surplus de production de gasoil ». Tout ceci va consolider l’autosuffisance en matière de carburants. Pour rester dans le gasoil, il est utile de rappeler que la consommation annuelle de gasoil n’a pas cessé de baisser depuis 2015, même s’il y a eu une légère hausse en 2018 et 2019. Ainsi, de 15,03 millions de tonnes, en 2015, le pays est passé donc à 9,7 millions de tonnes en 2021. D’une manière globale, si la consommation avait baissé en 2020 c’est en raison de la pandémie du Coronavirus, comme l’avaient indiqué les responsables de l’ARH l’an passé. L’amélioration de la situation sanitaire a bien entendu permis une reprise de l’activité économique qui, conséquemment, a boosté la consommation. Or, malgré cela, le pays n’avait pas besoin de recourir aux importations. A noter, en dernier lieu, que la consommation du GPLC, appelé aussi Sirghaz, a augmenté en 2021, avec 1,3 millions de tonnes, par rapport à 2020 (1,02 million de tonnes). Ce dernier chiffre était déjà en hausse par rapport à 2019. Rachid Nadil a indiqué, dans ce sens, que « 850.000 véhicules convertis au GPLC dont plus de 50.000 durant le 1er semestre 2022 ». Un chiffre qui va probablement augmenter encore puisque de plus en plus d’automobilistes convertissent leurs véhicules au GPLC. 

Elyas Nour

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