Benabderrahmane et Borne ont présidé hier le CIHN : Les entreprises françaises invitées à investir en Algérie
visite, de deux jours, destinée à tourner la page « des incompréhensions ».
Alger et Paris reprennent langue et relancent le dialogue politique et économique. Premier jalon de ce dialogique, les Premiers ministres des deux pays ont présidé hier soir la 5eréunion du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN). Une structure qui ne s’était plus réunie depuis 2017. A l’ouverture des travaux, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane a donné le ton et affiché l’optimisme des deux parties quant aux perspectives de coopération algéro-française. Il a ainsi exprimé sa totale conviction quant aux potentialités exceptionnelles dont disposent l’Algérie et la France dans divers domaines, appelant les entreprises des deux pays à s’orienter vers les aspects liés au transfert de l’expertise, le savoir-faire et la formation.Il a également mis l’accent sur les efforts déployés par l’Algérie en vue de réunir les conditions nécessaires et l’environnement adéquat devant favoriser la mise en place d’une base productive et industrielle concurrentielle et moderne à travers l’amélioration du climat d’affaires et la promotion de la production nationale.
La tenue de la réunion du CIHN précède le Forum économique algéro-francais prévu aujourd’hui. Un forum auquel doivent prendre les quelques entreprisesaccompagnant la délégation gouvernementale française, en sus de plusieurs dizaines d’autres entreprises emmenées par Business France. La délégation gouvernementale française compte 16 ministres, Sanofi, qui a un projet d’usine à insuline, et quatre PME: Générale Energie, qui envisage la construction d’une usine de recyclage et transformation de noyaux d’olives, Infinite Orbits, qui a un projet de premier microsatellite algérien, Neo-Eco, qui travaille sur le traitement des déchets comme l’amiante, et Avril, spécialisée dans la transformation de céréales.
Cette visite doit permettre de conclure de plusieurs accords qui ne seront pas forcément des contrats d’entreprises et porteront sur la formation, la transition énergétique, la coopération économique, la jeunesse et l’éducation, ainsi que les questions de défense et diplomatie. Cependant rien n’est prévu en ce qui concerne les dossiers lourds à l’image de celui relatif au gaz, à la mémoire et aux visas.
Il est utile de rappeler dans ce contexte que juste après la visite d’Emmanuel Macron en Algérie au mois d’août dernier, Engie avait annoncé des discussions avec Sonatrach pour une hausse de 50% des livraisons de gaz algérien à la France. Aussi, dans unentretien qu’elle a accordé à deux confrères, Elisabeth Borne a indiqué que le dossier du gaz ne sera pas évoqué lors de sa visite. Elle a cependant émis le souhait de « continuer à développer notre partenariat dans ce secteur avec l’Algérie, notamment en matière de GNL, et pour accroître l’efficience de ses capacités de production gazière ». En ce qui concerne les perspectives de coopération à long terme, elle affiché le souhait de la France de « nouer un partenariat industriel et de recherche pour limiter les émissions d’énergies fossiles et investir dans les énergies renouvelables, notamment, le solaire, qui est de toute évidence une ressource d’avenir majeure pour l’Algérie ». Le Première ministre française a également évoqué de possible autres partenariats économiques, « comme sur les matériaux et les terres rares, dans une perspective de coopération entre nos deux pays ». « Ici encore, le chemin existe pour des échanges solides et bénéfiques pour l’Algérie comme pour la France », a-t-elle ajouté.
Entretien entre Tebboune et Macron
Elisabeth Borne a été accueillie hier à son arrivée à Alger par AïmeneBenabderrahamne.
Elle a déposé une gerbe au Monument des Martyrs, ainsi qu’au cimetière européen de Saint-Eugène à Alger, avant des entretiens bilatéraux avec Benabderrahmane.
En amont de cette visite, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu un appel de son homologue français Emmanuel Macron, « lors duquel ils ont passé en revue les relations bilatérales et exprimé leur satisfaction pour l’évolution positive et le niveau de ces relations », a indiqué un communiqué de la présidence de la République.Les deux présidents ont évoqué également « la réunion importante de la 5esession du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français qui se tient à Alger, ainsi que les développements de la situation dans la région », a-t-on précisé.
Chokri Hafed