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Les indépendants prennent le dessus sur les partis politiques lors des élections : Une nouvelle réalité politique qui s’impose

Les élections locales partielles qui se sont déroulées en Kabylie revêtent un caractère national de premier ordre. Elles ont amorcé et entériné le processus de parachèvement de l’édifice institutionnel qui a été enclenché depuis trois années.Le taux de participation remet en cause tous les pronostics qui préconisaient un scénario catastrophe en termes d’adhésion de la population dans ce processus électoral. La participation record lors de ces élections partielles renseigne sur une évolution certaine des populations quant à la prise en charge de la chose publique en dehors des conceptions traditionnelles qui ont émaillé la pratique politique des partis traditionnels dans le temps. Le taux de 30,11% à Bejaia et 33,72% à Tizi Ouzou est significatif au vu des expériences précédentes.Que s’est-il passé réellement pour que la donne change et que la participation prenne une telle ampleur ?

Les observateurs expliquent cette nouvelle donne qui s’empare de la réalité politique au plan électoral comme étant une rupture des populations avec les partis traditionnels qui n’ont rien apporté en matière de développement locales aux citoyens. Les partis traditionnels sont vus comme des rentiers profitant des élections pour assouvir leurs fins et leurs intérêts étroits.

Les nouvelles générations ne veulent plus mandater des représentants dont l’expérience avait montré leur échec et leur implication dans une gestion chaotique du pays qui a provoqué un tsunami de mécontentement et de dissidence populaire lors des manifestations grandioses du 22 février 2019.L’émergence des forces nouvelles en dehors du circuit politique traditionnel est une preuve saillante quant à la nouvelle carte politique qui s’esquisse et qui se profile à l’horizon.Les listes indépendantes sont devenues omniprésents lors des rendez-vous électoraux, ce qui renforce la thèse de la déroute relative de la classe politique qui est incapable de convaincre l’électorat.

Cette nouvelle reconfiguration traduit la volonté des nouvelles générations d’avoir leur propre paradigme qui marque une rupture avec la démarche qui a régenté pendant des décennies la pratique politique du pays. Ce qui vient de se faire dans la région de la Kabylie est le prolongement de ce qui a été opéré au niveau national comme nouveau processus politique en rupture totale avec les précédentes expériences.

La classe politique nationale doit tenir compte de ces changements à la fois sociologiques et politiques. La nouvelle expérience de processus électoral vient de montrer que le taux de participation n’est pas l’apanage de bourrage des urnes ou de l’implication en force en termes de nombre, mais surtout la transparence et le respect de la voix de citoyen. C’est de cette manière uniquement que la légitimité pourrait s’exprimer et la confiance retrouve ses droits au sein de la société.Le temps des quotas est révolu, c’est ce qui a amené les jeunes à s’impliquer dans le nouveau processus électoral en croyant en leurs chances quant à accéder aux commandes de la gestion de leurs communes. L’élection locale partielle a envoyé un message fort en ce qui concerne l’implication du citoyen dans les affaires publiques.

Rachid Nassouti

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