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Guerre en Ukraine : L’Europe face au risque de guerres civiles

La crise énergétique issue du conflit ukrainien pourrait faire basculer l’Europe dans d’importants troubles civils, affirme l’historien hongrois Laszlo Bernat Veszpremy.

Alors que la grogne sociale monte en France et que les manifestations se multiplient, c’est toute l’Europe qui pourrait bientôt s’embraser, a affirmé l’historien hongrois Laszlo Bernat Veszpremy, dans un article publié par The American Conservative repris hier par le site russe Sputnik.L’historien estime que la crise de l’énergie pourrait se conjuguer à d’autres phénomènes, comme la crise de l’immigration, pour se transformer en troubles civiles. En plus du ras-le-bol des populations contre la vie chère, des émeutes pourraient ainsi survenir dans les quartiers à fortes proportions d’immigrées. Des frictions avec l’extrême droite radicale pourraient aussi survenir. « L’Europe a connu des crises sociales croissantes au cours des dix dernières années, depuis l’augmentation majeure du coût de la vie jusqu’à l’immigration massive, en passant par les confinements. Un hiver sans énergie pourrait s’avérer être la goutte d’eau qui fait déborder le vase », écrit ainsi Laszlo Bernat Veszpremy.

Le constat de l’historien hongrois est partagé par plusieurs autres observateurs. La crise de l’énergie pourrait entraîner des réactions en chaîne allant jusqu’à la perturbation des réseaux de téléphonie, aux conséquences difficilement cernables. « S’il y a des coupures de courant, si les gens ont froid, s’il y a des pénuries alimentaires, si les réseaux de téléphonie mobile tombent en panne, les résultats seront imprévisibles », explique ainsi le politologue John Laughland, chercheur invité au Matthias Corvinus Collegium.Pour l’heure, la grogne sociale ne s’est pas muée en troubles d’ampleur, mais les manifestations se multiplient en Europe. En France, les employés de TotalEnergies et Esso se sont mis en grève, entraînant une pénurie de carburant. Une marche contre la vie chère a eu lieu à Paris le 16 octobre, rassemblant 30.000 protestataires selon la police et 140.000 selon les organisateurs.

Mardi, une nouvelle mobilisation a eu lieu en France pour la hausse des salaires et contre les réquisitions de grévistes. Des manifestations anti-gouvernementales avaient également eu lieu début septembre, en Allemagne, aux Pays-Bas et en République tchèque. Certains manifestants avaient parfois lié l’Ukraine à leur contestation sociale, demandant l’arrêt des livraisons d’armes occidentales, la levée des sanctions ou la tenue de pourparlers. « Les gens exhortent l’Occident à faire des compromis », résumait récemment à Sputnik Yang Mian, analyste de l’université de communication de Chine.

R.I.

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