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Proche-Orient : Les Bahreïnis aux urnes

Les Bahreïnis étaient hier appelés aux urnes hier pour des élections législatives sans surprise majeure attendue dans le petit royaume du Golfe où les représentants de l’opposition ne sont pas autorisés à   se présenter. Un nombre record de 330 candidats parmi lesquels 73 femmes se disputent les 40 sièges de la chambre basse du Parlement, qui conseille le roi Hamad ben Issa   al-Khalifa, au pouvoir depuis la mort de son père en 1999. L’absence de représentants des deux principaux groupes de l’opposition, Al-Wefaq (chiite) et Waad (laïc), interdits par le pouvoir en 2016 et 2017, ont suscité toutefois des appels au boycott. Les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 (05H00 GMT) pour les près de 350.000 électeurs. Ils devaient fermer à 20H00 (17H00 GMT). Allié clé des Etats-Unis dans la région, Bahreïn a été secoué par des troubles en 2011, lorsque les forces de sécurité ont réprimé des protestations menées notamment par des partis chiites réclamant une monarchie   constitutionnelle. La famille régnante est issue de la communauté sunnite. Depuis, de nombreux dissidents ont été emprisonnés et des centaines ont été déchus de leur nationalité. Le scrutin est organisé dans un « environnement de répression politique », a dénoncé jeudi Amnesty International. « Aujourd’hui, à Bahreïn, il n’y a pas de véritable opposition politique », a déclaré Amna Guellali, directrice régionale adjointe de l’ONG. Le royaume de seulement 1,4 million d’habitants dit ne tolérer « aucune discrimination, persécution ou division basée sur l’ethnie, la culture ou la croyance ». En 2018, le pays a adopté des lois dites d’isolement politique et civil interdisant aux anciens membres des partis d’opposition non seulement de se présenter au Parlement, mais aussi de siéger aux conseils d’administration d’organisations civiles. Depuis, entre 6.000 et 11.000 citoyens ont été visés par ces lois, de manière rétroactive, a estimé l’ONG Human Rights Watch dans un rapport publié en octobre. Pour l’organisation de défense des droits humains, ces élections « offrent peu d’espoir de résultats plus équitables qu’en 2018 ». Le scrutin se déroule quelques jours après une visite du pape François, consacrée au dialogue interreligieux, sa deuxième dans un pays du Golfe après les Emirats arabes unis 2019. Sans pointer du doigt certains pays, le souverain pontife a insisté au cours de sa visite sur le respect des droits humains, affirmant qu’il était essentiel qu’ils ne soient « pas violés mais promus ». Manama  accueille la cinquième flotte américaine, avec environ 7.800 militaires déployés dans le pays, et une base britannique.     

R.I.

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