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Une Marocaine renvoyée par l’Unesco pour avoir révélé des informations aux services du Makhzen / Maroc : l’espionnage systémique

Le régime marocain vient d’être entaché par un nouveau scandale d’espionnage, cette fois, à l’Unesco.

Décidément, il ne se passe un jour sans que le régime marocain ne soit impliqué sans un nouveau scandale. Et l’implication de du Makhzen dans des affaires d’espionnage ne fait que se confirmer et fait jaser jusqu’au sein des structures de l’Organisation des Nations unies. S’il est vrai que l’affaire Pegasus révélée à l’été 2021 par un consortium international de journalistes d’investigations n’a pas fini de révéler tous ses secrets, le régime marocain vient d’être entaché par un nouveau scandale d’espionnage, cette fois, à l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture). En effet, et selon des médias marocains, une Marocaine, répondant au nom de Wafa Beraichi, cheffe d’unité administrative à l’Unesco, vient d’être renvoyée de l’organisation onusienne en raison de ses manigances avec les services de renseignements marocains. Selon les mêmes sources, cette l’employée marocaine de l’Unesco a révélé des informations confidentielles au services de renseignement marocains sur un contrat liant l’Unesco avec le collectif Forbidden Stories qui a levé le voile sur l’affaire Pegasus alors que le Makhzen cherchait à étouffer l’affaire d’espionnage.Cette fonctionnaire marocaine a fait l’objet d’une procédure disciplinaire interne qui a conduit à son licenciement, suite à la révélation du contrat entre l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) et le collectif de journalistes Freedom Voices Network, ayant soutenu Forbidden Stories dans ses révélations au sujet de l’affaire Pegasus il y a plus d’un an.

Cette nouvelle affaire démontre toute l’étendue du noyautage des structures multilatérales par des agents du Makhzen qui ne reculent devant rien pour alimenter la politique criminelle et le chantage opéré par le régime marocain.

Cela confirme également la pleine implication du Makhzen et de ses services de renseignement dans des opérations d’espionnage qui ont ciblé non seulement les pays du Maghreb, mais aussi des pays européens et leurs dirigeants. Ce qui constitue en soi un acte d’agression. Une vérité qui a été mainte fois soulignée, et qui vient d’ailleurs d’être mise en avant par des parlementaires européens.  En effet, un rapport intérimaire du Parlement européen a fait de nouvelles révélations sur des noms de personnes qui ont été victimes de ces opérations d’espionnage, parmi lesquels Pedro Sanchez, le chef du gouvernement espagnol, mais aussi ses ministres de la Défense et de l’Intérieur.

En juillet 2021, une enquête mondiale menée par des médias internationaux a révélé l’utilisation, entre autres, par le Maroc du logiciel d’espionnage Pegasus mis au point par l’entreprise sioniste NSO Group. Des journalistes marocains et internationaux ainsi que des hommes politiques étrangers figurent parmi les victimes de ce logiciel.Ce scandale international a été révélé par 16 rédactions coordonnées par l’organisation Forbidden Stories, avec l’appui technique d’Amnesty International, qui se basent sur une liste de plus de 50.000 numéros de téléphone, présélectionnés par certains clients de NSO Group pour une éventuelle mise sous surveillance.Pegasus, qui permet de prendre le contrôle d’un téléphone, donne accès à l’intégralité du contenu de l’appareil ainsi qu’à son microphone et à sa caméra. L’Algérie est le pays qui a été le plus ciblé par le logiciel d’espionnage du Makhzen, mais aussi l’Espagne et la France. En Espagne, plusieurs hauts responsables, parmi lesquels le président du gouvernement Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska ont été la cible de Pegasus entre mai et juin 2021, soit un mois avant la divulgation du scandale.En France, c’est le téléphone du président Emmanuel Macron qui a été ciblé, pendant l’été 2021, ainsi que les numéros de téléphone de 14 membres de son cabinet.

Notons que ce nouveau scandale intervient au moment où le régime marocain est fragilisé par une crise profonde politique de succession qui secoue le palais royal et une grave crise économique et socialeavec des manifestations et des larges mouvements de protestations qui durent depuis plus d’une année et qui risquent de déraper à tout moment.

Chokri Hafed

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