40 milliards de dollars d’investissement dans les hydrocarbures, le GNL et le GNL vert : Sonatrach se projette dans le futur
Sonatrach entend consolider sa position sur le marché énergétique. Pour ce faire, le groupe pétro-gazier national casse sa tirelire. Un prévoit 30 milliards de dollars d’investissement à l’horizon 2027 pour renforcer sa production d’hydrocarbures, notamment de gaz. Il compte investir également 1 milliards de dollars pour le développement de GNL vert.
Sonatrach investira gros pour développer sa production au cours des quatre prochaines années. Pétrole, gaz, GNL, GNL vert et produits dérivés, le groupe énergétique public entend investir tous les segments pour garantir la sécurité énergétique nationale, mais aussi consolider ses positions sur les marchés énergétiques internationaux et se projeter dans la transition énergétique, notamment le marché naissant de l’hydrogène vert, considéré à bien des égards comme le fuel du futur. C’est dans ce contexte que le P-DG de la Sonatrach, ToufiHakkar, a fait part dans un entretien qu’il a accordé à Middle East Economic Survey-publication spécialisée sur les questions énergétiques- que le groupe qu’il dirige a prévu un « plan quinquennal d’investissement de Sonatrach (2023-2027) de l’ordre de 40 milliards de dollars, plus de 30 milliards de dollars seront alloués à l’exploration et à la production avec l’objectif d’augmenter la production à court et moyen termes et de préparer un portefeuille de projets futurs, notamment pour le gaz naturel ». Des investissements destinés à « nous aider à améliorer notre sécurité énergétique et à approvisionner de manière fiable le marché mondial », a-t-il expliqué.Le PDG de Sonatrach a mis en avant les objectifs de l’Algérie à travers Sonatrach de devenir « l’une des plus importantes sources d’approvisionnement en gaz au monde, grâce à des réserves substantielles de gaz naturel et à l’augmentation récente de la production ».M. Hakkar a assuré, dans ce sens, que Sonatrach entend continuer à développer son potentiel gazier, annonçant que plusieurs projets, qui sont en cours, seront mis en service dans les deux prochaines années.Il s’agit, entre autres, de l’exploitation des champs de Hassi Mouina et Hassi Ba Hamou dans le Sud-Ouest, et les champs d’Isarène et TFT Sud dans le Sud-Est du pays.D’autres projets sont aussi prévus en 2023 et 2024 notamment à Hassi R’mel, Hamra, Ohanet et Touat, a-t-il également indiqué, tout en invitant les pays européens à s’engager dans des accords d’achat à long terme afin de garantir la sécurité de leurs approvisionnements.
Des projets destinés à consolider la position dont jouit déjà l’Algérie en tant que partenaire énergétique de choix. Ainsi si l’Algérie est un partenaire énergétique stratégique pour l’Europe grâce à son réseau de gazoducs qui la relient au Vieux continent et aux contrats à long terme qui la lient à ses différents clients, notre pays bénéficient de grandes capacités qui lui permettent aussi d’avoir une grande flexibilité en tant que fournisseur et de se placer en tant que fournisseur important sur les marchés spots.
Dans ce contexte, Toufik Hakkar a précisé que la Sonatrach a exporté pour 4 milliards de M3 de gaz sur le marché spot en 2022. Et d’ajouter que qu’en matière de GNL, la capacité de liquéfaction du groupe estimée à plus de 30 milliards de m3/an, permet à la Sonatrach de disposer d’une « flexibilité considérable » grâce à ses quatre complexes de liquéfaction.
Des capacités que le groupe pétro-gazier national entend encore développer. Ainsi, la
Sonatrach prévoit aussi dans le cadre de plan d’investissement d’investir plus de 7 milliards de dollars dans des projets à valeur ajoutée, soit le raffinage, la pétrochimie mais aussi la liquéfaction du gaz. Des projets qui favoriseront, selon M. Hakkar, « la création de la valeur ajoutée en Algérie et renforceront notre potentiel d’exportation ».
Transition énergétique
Au-delà du gaz naturel et du GNL, la Sonatrach se projette dans la transition énergétique. Selon le P-DG du Groupe public le plan d’investissement de la Sonatrach prévoit de consacrer 1 milliard de dollars à des projets visant la contribution de l’entreprise à la transition énergétique. Il s’agit notamment de projets de récupération de gaz torché sur les sites de production et les complexes de GNL, de projets d’électricité solaire photovoltaïque pour alimenter les sites de production, et de projets pilotes pour la production et le transport d’hydrogène vert.Par ailleurs, Sonatrach est appelée, selon M. Hakkar, à jouer « un rôle de premier plan dans le développement de la future industrie à faible émission de carbone, comme l’hydrogène vert et l’énergie électrique photovoltaïque », qui représentent, a-t-il souligné, « un important moteur de croissance pour l’Algérie ».Ainsi, deux projets pilotes seront lancés à partir de 2023 visant la production d’hydrogène vert et son transport par gazoduc, a-t-il fait savoir, expliquant que ces projets vont permettre d’expérimenter et de maîtriser la technologie y afférente.
Chokri Hafed