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Salah Goudjil recadre Xavier Driencourt : Les motifs néocoloniaux d’une attaque injustifiée

Le président du Conseil de la Nation, Salah Goudjil, a réagi à la violente tribune à l’égard de l’Algérie, publiée dimanche 8 janvier 2023, par l’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, dans les colonnes du quotidien français le Figaro.

Dans son article intitulé «L’Algérie s’effondre, entraînera-t-elle la France dans sa chute?», l’ancien diplomate français a brossé un tableau extrêmement alarmiste de la situation politico-économique de l’Algérie et critiqué la politique de rapprochement prônée par le président Macron vis-à-vis de notre pays.Xavier Driencourt qui a effectué deux passages à Alger en tant qu’ambassadeur a présenté l’Algérie comme un pays au bord de la dislocation, ce qui est bien évidemment très loin de correspondre à la réalité.  Il a versé dans un catastrophisme que rien ne justifie. Objectivement, l’Algérie se porte bien mieux qu’il y a 3 ou 4 ans. Même durant la décennie 90 aucun gouvernement français ne s’était hasardé à présenter l’Algérie comme un pays au bord de l’effondrement.

Qu’est-ce qui fait courir donc Xavier Driencourt ? Veut-il régler ses comptes avec les autorités algériennes qui l’ont pratiquement poussé vers la porte de sortie en 2020 en raison de ses ingérences répétées dans la politique interne de l’Algérie ? Parle-t-il au nom d’un lobby en France (les nostalgiques de l’Algérie française) qui ne veut pas entendre parler d’un rapprochement entre l’Algérie et la France ? Roule-t-il pour une puissance régionale concurrente de l’Algérie ? Pour beaucoup d’observateurs de la scène politique française, il y a un peu tout. C’est ce que pense aussi Salah Goudjil, deuxième personnage de l’Etat.  

Dans un discours prononcé hier devant les membres de la Chambre haute du Parlement, M. Goudjil soutient d’abord que Xavier Driencourt, sans le citer nommément, « ne supporte pas que l’Algérie ait réussi à préserver l’indépendance de sa décision politique et restauré sa place dans les instances internationales ». « Forcément, cela inquiète les ennemis et leurs réseaux », a-t-il indiqué. Le président du Conseil de la nation estime que «quand on entend des déclarations, notamment de ceux qui exerçaient des responsabilités liées à leur pays, proche de l’Algérie, et du pessimisme qu’ils manifestent concernant l’avenir de l’Algérie, cela veut dire que les vestiges du colonialisme sont toujours présents et que les idées du colonialisme sont toujours présentes». Le Président du Conseil de la Nation a soutenu, à ce propos, que les déclarations du diplomate français aujourd’hui à la retraite « incitent à la prudence pour se mobiliser face au nouveau colonialisme ».

Dans son interprétation de la sortie médiatique de l’ancien ambassadeur de France en Algérie, le président du Conseil de la Nation l’explique également par le fait que l’Algérie a contribué à la libération des autres peuples colonisés et reste aujourd’hui sur le même principe en soutenant les peuples palestinien et sahraoui. «Cette étape doit être comprise que nous l’avons franchie, et l’Algérie d’aujourd’hui n’est pas l’Algérie d’hier», a conclu Salah Goudjil dans sa réponse à Xavier Driencourt. Une réponse dont le dosage paraît avoir été étudié.

Le président du Conseil de la Nation a sans aucun doute raison de faire le parallèle entre la tribune de Xavier Driencourt et le lobby pro Algérie-française (ou lobby anti-algérien). Dans ses attaques contre l’Algérie, l’ancien diplomate français a certainement voulu faire d’une pierre plusieurs coups. Il tente d’abord de s’attaquer au bilan du président Abdelmadjid Tebboune qui avait accordé le 29 décembre dernier un entretien au Figaro, le même quotidien dans lequel il a publié son texte. Il s’agit donc d’une sorte de réponse au chef de l’Etat algérien. Son idée consiste certainement à essayer d’accréditer l’idée que l’Algérie est devenue un pays infréquentable. Il s’est employé par ailleurs a dressé l’opinion française contre le président Emmanuel Macron afin de l’amener à faire volte face et à revoir son approche à l’égard de l’Algérie. Son but inavoué est de faire plonger à nouveau les relations algéro-françaises dans un cycle de tensions. D’ailleurs Driencourt invite clairement Emmanuel Macron à engager un rapport de force avec l’Algérie, son but final étant d’empêcher toute perspective de coopération avec l’Algérie.

La Déclaration d’Alger pour un Partenariat renouvelé entre la France et l’Algérie signée le 27 août dernier par Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron (après plusieurs mois de brouille diplomatique) permet un champ de coopération très large entre l’Algérie et la France. Un champ qui englobe également la coopération militaire, ce qui est une première entre les deux pays. A en juger par la sortie de Xavier Driencourt, il semble bien que des forces en France sont prêtes à tout pour que cela ne se produise pas. La question maintenant est de savoir comment le président français se comportera vis-à-vis de ces tentatives de parasitage de sa politique étrangère.

Khider Larbi

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