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L’Algérie proteste officiellement contre l’exfiltration par la Franced’AmiraBouraoui : Vers un nouveau froid entre Alger et Paris

L’exfiltration par la France de l’activiste AmiraBouraoui, laquelle fait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire national, est perçue comme un nouvel acte inamical de la part de Paris. Un incident qui risque de jeter un nouveau froid entre les deux pays après les protestations officielles d’Alger et le rappel immédiat,pour consultations, de l’ambassadeur d’Algérie en France.

Un communiqué de la présidence de la République a indiqué hier en fin d’après-midi que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné le rappel en consultations de l’ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi, avec effet immédiat. « Dans le prolongement de la note officielle par laquelle l’Algérie a protesté fermement contre l’exfiltration clandestine et illégale d’une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne, le président de la République M. Abdelmadjid Tebboune a ordonné le rappel en consultations de l’Ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi, avec effet immédiat », souligne le communiqué.

Il est utile de rappeler dans ce contexte qu’AmiraBouraoui, qui fait l’objet d’une ISTN, a été exfiltré lundi soir de Tunisie par la représentation diplomatique française à Tunis vers la France. AmiraBouraoui est entrée de manière illégale en Tunisie, vendredi et a été arrêtée par les services de sécurité tunisiens,pour entrée illégale sur le territoire tunisien, à l’aéroport de Tunis alors qu’elle tentait de prendre un vol vers la France en utilisant un passeport français. Elle a été présentée lundi devant un juge qui a renvoyé l’affaire au 23 février et devait cependant être expulsée vers l’Algérie à la demande des autorités algériennes car n’étant pas censée quitter le territoire national, si ce n’est l’intervention de l’ambassade de France à Tunis qui l’a exfiltrée.  Un incident que l’Algérie a condamné dans les termes les plus fermes, considérant la démarche de la chancellerie française comme une violation de sa souveraineté nationale. « Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a exprimé aujourd’hui à l’Ambassade de France la ferme condamnation par l’Algérie de la violation de la souveraineté nationale par des personnels diplomatiques, consulaires et de sécurité relevant de l’Etat français qui ont participé à une opération clandestine et illégale d’exfiltration d’une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne », souligné un  communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger publié hier. Un incident qui risque d’ailleurs d’affecter les relations françaises alors qu’un rapprochement a été opéré dans le sillage de la visite à Alger du président français, Emmanuel Macron au mois d’août dernier et qui s’est soldée par la signature de la Déclaration d’Alger. Un document qui devait pourtant permettre de relancer le partenariat entre les deux pays sur de nouvelles bases. D’ailleurs, dans cette note officielle, le MAE est clair à ce propos soulignant que l’Algérie rejette ce développement « inadmissible et inqualifiable » qui cause « un grand dommage » aux relations algéro-françaises.

Chokri Hafed

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