Hommage à Azzedine Medjoubi, 28 ans après sa disparition : L’hommage à un artiste hors-pair
L’ombre de l’icône du quatrième art, Azzedine Medjoubi, a plané, hier, sur le Théâtre régional d’Annaba baptisé en son nom en signe de reconnaissance pour son œuvre et pour son amour pour le théâtre, le cinéma et la télévision.
Cela fait déjà 28 ans que feu Azzedine Medjoubi a été assassiné par les groupes terroristes, laissant derrière lui un héritage culturel inestimable. Chaque année la commémoration de sa disparition revient avec la charge émotionnelle, comme si l’acte infâme venait juste d’être perpétré. Des émotions qui font revivre le temps d’une commémoration, l’âme meurtrie d’un artiste hors-pair. Un artiste dont les souvenirs et les productions sur les planches du Théâtre régional d’Annaba sont restés dans la mémoire du son public à Annaba. Un public qui a fait l’exception lors de la commémoration de son assassinat. L’occasion a reflété la grande considération que porte le public annabi à Azzedine Medjoubi, pour qui, la cérémonie de recueillement organisée ‘’en sa mémoire’’, devant le théâtre, a traduit la douleur d’une perte précoce. Outre cela, le Théâtre régional d’Annaba (TRA) a organisé un riche programme pour l’occasion. L’exposition organisée au TRA, retraçant, en photos, le parcours artistique du défunt Azzeddine Medjoubi, a été marquée par la forte présence d’un public avide de découvrir celui qui, il y’a 28 ans, faisait vibrer les planches des théâtres dans les quatre coins du pays et du monde arabe. Des portraits du défunt et une sélection de ses œuvres et contributions théâtrales ainsi que des coupures de presse reflétant son parcours artistique et sa valeur ont été présentées au public. L’exposition était une occasion pour la jeune génération et les amoureux du quatrième art de découvrir et de connaître, même à titre posthume, des figures emblématiques ayant marqué leur époque dans le domaine culturel et artistique en Algérie. Le théâtre portant le nom d’Azzeddine Medjoubi a programmé également une série de pièces théâtrales, dont « El-Hagar », « ElMakarwaneya », inspiré d’un texte de Molière. Le public est également invité à assister à ‘’El Jatoum’’, programmée aujourd’hui au TRA. La commémoration a été marquée par la présence de plusieurs acteurs du monde du théâtre à Annaba, qui ont évoqué le talent de l’artiste. Mais surtout les œuvres immortelles qu’il a laissées derrière lui. Entre une causerie et une autre, les présents se sont remémorés plusieurs célèbres pièces auxquelles Medjoubi a participé, dont « Bab El-Foutouh », ‘’ Galou Laarab Galou », « Echouhada Yaoudouna Hada Lousboua » et « Hafila Tassir ». À la télévision, il a interprété de nombreux rôles dans des productions, comme le ‘’Journal d’un jeune travailleur » et« La grande tentative », entre autres. Azzeddine Medjoubi a marqué le théâtre et le cinéma par son style unique et a contribué pendant trente ans à la promotion et au développement de la culture et du théâtre en Algérie. Né le 30 octobre 1945 à la commune d’Azzaba, wilaya de Skikda, Azzeddine Medjoubi a été assassiné le 13 février 1995 par un groupe terroriste à la porte du Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi à Alger, dont il était le directeur.
Sofia Chahine