Monde

Différend entre la Serbie et le Kosovo : L’UE et les Etats-Unis mettent la pression sur Pristina et Belgrade

Bruxelles a reçu hier les dirigeants de la Serbie et du Kosovo après avoir fait pression pour qu’ils parviennent à un accord dont l’Union européenne espère qu’il permettra une «reconnaissance de facto» et une normalisation des relations entre les anciens ennemis. Dans les semaines précédant la rencontre, les deux parties ont reconnu avoir été priées avec de plus en plus d’insistance par l’UE et les États-Unis de trouver un terrain d’entente plus de deux décennies après la guerre qui les a opposées. Le premier ministre kosovar, Albin Kurti, et le président serbe, Aleksandar Vucic, devaient rencontrer dans l’après-midi à Bruxelles Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’UE, afin de passer en revue un plan qui pourrait fixer le cadre d’un accord potentiel. Ces pourparlers font suite à une intense navette diplomatique destinée à relancer les espoirs de résolution des tensions entre Belgrade et Pristina, toujours vivaces près de 25 ans après une guerre meurtrière entre rebelles indépendantistes albanais et forces serbes qui prit fin avec une campagne de bombardements de l’Otan. La Serbie refuse de reconnaître l’indépendance proclamée en 2008 par son ancienne province dont la population de 1,8 million d’habitants très majoritairement d’origine albanaise compte une minorité serbe d’environ 120.000 personnes. Les relations entre Belgrade et Pristina vont de crise en crise depuis des années. La semaine dernière, Albin Kurti a déclaré au Parlement kosovar que le projet actuellement dans les tuyaux pourrait ouvrir la voie à l’accès du territoire à toute une série d’institutions internationales, ce que Pristina réclame de longue date. «Je crois que la prochaine réunion montrera combien nous pouvons être plein d’espoir cette année», a-t-il dit aux députés. «Je suis très optimiste sur le fait qu’un accord puisse être conclu cette année». De son côté, le président serbe a dit publiquement avoir le couteau sous la gorge. Dans une allocution télévisée, Aleksandar Vucic a déclaré le mois dernier avoir reçu un ultimatum des pays occidentaux pour normaliser les relations avec le Kosovo, faute de quoi la Serbie s’exposerait à de graves conséquences. «Ils ont dit: tu dois accepter ce plan, ou alors tu devras faire face à une interruption du processus européen d’adhésion, à l’arrêt et au retrait des investissements ainsi qu’à une série de mesures économiques et politiques qui feront beaucoup de mal à la République de Serbie», a-t-il déclaré. Le plan élaboré par l’UE n’a pas été rendu public et on ignore comment Belgrade et Pristina pourraient le présenter à leurs opinions publiques respectives.

K.L. et agences

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *