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Fertial : Plus de 18.000 t d’ammoniac en attente d’exportation

Fertial se trouve avec 18.000 tonnes d’ammoniac stockées. Une situation préjudiciable à plus d’un titre pour l’usine et qui a été dénoncée par un député de la wilaya d’Annaba.

Le leader de la production des fertilisants vit, depuis des semaines, une situation délicate, en raison de l’arrêt de la production. Entre la saturation des capacités de stockage dans les bacs de l’unité et la maintenance des équipements, le flou pèse au sein de cette entreprise placée en tête du podium des producteurs d’ammoniac. Cette usine, dont la capacité de stockage est de 20.000 tonnes, se trouve aujourd’hui, avec 18.000 tonnes d’ammoniac stockées dans les bacs de l’unité, à l’arrêt depuis une dizaine de jours. Un arrêt justifié, selon la direction en raison d’une saturation invoquée une première fois, puis pour des raisons de maintenance ! Une unité qui produit en temps normal 1.000 tonnes / jour et, vu la vétusté des équipements, la production actuelle est estimée à 600 tonnes/ jour. Selon des informations confiées par une source de l’entreprise, la base industrielle d’Arzew risque de connaître le même sort. Au-delà, cette importante quantité d’ammoniac stockée pourrait avoir un impact négatif sur l’environnement où des concentrations élevées peuvent s’enflammer et poser un risque important d’explosion. Particulièrement dans un espace clos, l’ammoniac peut se décomposer à hautes températures et former de l’hydrogène gazeux hautement inflammable et très toxique. Une situation qui n’a pas laissé indifférent pour autant, Réda Amrane,  député d’Annaba du front El Moustakbal.  Inquiet quant aux  dangers pouvant être occasionnés, le député d’Annaba a soulevé devant l’Assemblée populaire Nationale (APN) le problème de stockage d’ammoniac et son impact sur l’environnement et la santé publique. Le parlementaire a également exposé la situation critique de l’entreprise Fertial.  L’intervention du député de la wilaya d’Annaba intervient, rappelons-le, une semaine après l’appel du partenaire social. Ce dernier, inquiet de la situation prévalant au sein de l’usine, a appelé, la semaine dernière, la direction générale de l’entreprise Fertial à se joindre à la table des négociations, comme exigé par la loi 90/11, afin de se concerter sur les éventuelles solutions quant à la situation désastreuse de l’entreprise. Or,  l’appel n’a pas eu l’écho escompté par le syndicat, d’autant plus que le DG, en la personne de Stéphane Dieudé, brille par son absence et cela depuis deux ans.  Dans le but d’avoir plus d’informations sur ce statu quo, nous avons tenté de prendre attache avec un quelconque responsable de la direction générale, mais peine perdue. Tout un chacun se dit ne pas être  habilité à faire de déclaration. Ce qui n’est point nouveau pour l’entreprise sis à Annaba où, les canaux de l’information ont de tout temps étaient fermés. En attendant la réaction des pouvoirs publics  aux fins de prendre les mesures requises en pareils situations, l’inquiétude se fait de plus en plus sentir au sein  des travailleurs de Fertial. Ces derniers n’ont pas manqué d’afficher également leur inquiétude quant à l’énorme préjudice financier que subit l’entreprise au moment où les prix de l’ammoniac connaissent une envolée, surtout que l’ammoniac algérien est bien coté en bourse. Il faut souligner que l’Algérie ambitionne à faire un saut qualitatif en matière de production d’engrais à travers le développement de ce secteur important pour assurer la sécurité alimentaire. Elle ambitionne surtout à rejoindre les grands pays producteurs d’engrais et devenir l’un des principaux exportateurs d’engrais au monde. Dans ce contexte un pacte d’actionnaire signé entre Asmidal filiale de la Sonatrach et deux sociétés chinoises pour la création d’une joint-venture chargée de l’exploitation du gisement de de phosphate de Tébessa avec l’objectif de produire à terme 6 millions de tonnes par an. Ce mégaprojet de Tébessa devrait créer des milliers d’emplois tout en stimulant l’activité économique dans quatre wilayas de l’est du pays (Tébessa, Souk Ahras, Skikda et Annaba). Par ailleurs, l’Algérie considère les engrais comme étant un matériau stratégique offrant un soutien au secteur agricole pour améliorer les rendements de production.

Sofia Chahine

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