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Le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangère dès aujourd’hui à Alger : L’Accord d’association en question

Le haut représentant de l’Union  pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borell entame aujourd’hui une visite de deux jours à Alger. Au-delà des questions de sécurité régionale, c’est le processus de révision de l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne qui sera au cœur des discussions.

L’Algérie et l’Union européenne s’apprêtent à écrire un nouveau chapitre de coopération. C’est dans ce cadre que s’inscrit la visite de travail que le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et accessoirement vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, entamera aujourd’hui en Algérie. Selon un communiqué de l’Union européenne, Borell aura l’occasion d’avoir des entretiens avec le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane et le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, au cours de cette visite afin de « consolider et élargir le partenariat entre l’Union européenne et l’Algérie ».  Et d’ajouter que « le haut représentant explorera des domaines d’intérêt mutuel couverts par l’Accord d’association UE-Algérie, dans le but de relancer ou renforcer davantage le dialogue et la coopération », en plus de « d’échanger autour de questions régionales et internationales, y compris notamment la situation au Sahel et les défis communs dans le contexte mondial actuel suite à l’agression russe contre l’Ukraine ». Il est dès lors aisée de comprendre que cette visite s’inscrit dans le cadre de la volonté affichée de l’Union européenne de relancer les relations de coopération avec l’Algérie, d’autant plus qu’elle avait affiché sa prédisposition à revoir les clauses de l’Accord d’association, un accord fortement avantageux pour l’UE, et qui jusque-là a constitué un véritable frein à l’instauration relations de coopération équilibrées avec l’Algérie.

D’ailleurs, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a clairement indiqué dans un communiqué publié hier en fin de journée que l’accord d’association sera assurément au cœur des entretiens. Le département de Ramtane Lamamra, qui souligne que c’est la première du genre de M. Borrell en Algérie depuis sa prise de fonction en décembre 2019, a indiqué que celle-ci sera l’occasion « de poursuivre le dialogue politique entre les deux parties et de faire le bilan de la coopération et les perspectives de son approfondissement, dans le cadre d’une mise en œuvre équilibrée et adaptée de l’Accord d’association Algérie-UE ». Le MAE met également en avant que « la visite du Haut représentant de l’UE s’inscrit dans le sillage de la visite en Algérie du président du Conseil européen, M. Charles Michel, effectuée en septembre 2022, marquant la volonté de l’Algérie et l’UE de rehausser leur coopération dans tous les domaines ».

Il est utile de noter dans ce contexte que Charles Michel a effectué une visite en Algérie au mois de septembre dernier pour relancer le dialogue notamment énergétique entre l’Algérie et l’UE. Une visite qui est d’ailleurs intervenue dans un contexte géopolitique et énergétique particulier. Il est vrai que la guerre en Ukraine et la crise énergétique et gazière qui avait connu son paroxysme au mois d’août dernier, a permis à l’UE de prendre conscience de la nécessité de diversifier ses partenariats. C’est dans ce contexte que le président du Conseil européen avait indiqué à l’occasion de sa visite à Alger que « dans les circonstances internationales que l’on connait, la coopération énergétique est évidemment essentielle, et nous voyons dans l’Algérie un partenaire fiable, loyal et engagé ». Il avait également indiqué que « l’Accord d’association est un cadre devant donner lieu à des améliorations avec la volonté, de part et d’autre, d’identifier les priorités conjointes dans l’intérêt mutuel », ouvrant ainsi la voie à une révision de ses dispositions. Une révision qui avait été réclamée par l’Algérie depuis plusieurs années et qui a constitué la principale pomme de discorde entre l’Algérie et l’Union européenne, d’autant plus que son application s’appuyée sur les aspects commerciaux très avantageux pour l’UE, tandis que les aspects économiques, liés notamment à l’investissement, et politique n’ont pas réellement suivi.

Sécurité au Sahel

Notons que la visite de Josep Borell sera également l’occasion de discuter des questions régionales et notamment de la sécurité au Sahel. Le communiqué du MAE note dans ce sens que « cette halte bilatérale devra, en outre, permettre aux deux partenaires d’examiner les questions régionales et internationales d’intérêt commun, au premier rang desquelles figurent le Sahel, la Libye, le Sahara occidental et la question palestinienne ». Il est utile de noter dans ce contexte que le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a réaffirmé, à plusieurs reprises, le « plein soutien » de l’UE au processus mené par l’ONU pour trouver une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable au conflit du Sahara occidental ».

Pour rappel, Ramtane Lamamra et Josep Borell ont eu des discussions au mois de janvier dernier sur «les perspectives d’impulser au partenariat entre l’Algérie et l’UE une dynamique nouvelle en vue de l’instauration de relations équilibrées et mutuellement avantageuses ».

Samira Ghrib

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