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L’entité sioniste offre un nouveau logiciel espion au Makhzen : Le Cyber-espionnage s’intensifie

Mardi, le Citizen Lab de l’Université de Toronto et les équipes du Microsoft Threat Intelligence ont révélé l’existence d’un nouveau logiciel espion sioniste baptisé Reign. Il a déjà servi à infiltrer les smartphones de personnalités.  Il n’est pas impossible du tout aussi que des téléphones de responsables ou de journalistes algériens soient actuellement espionnés par le Maroc.

Jusque-là tout le monde connaissait Pegasus. Désormais, il existe un autre logiciel espion. Et plus sournois. Mardi, le Citizen Lab de l’Université de Toronto et les équipes du Microsoft Threat Intelligence ont révélé l’existence d’un nouveau logiciel espion sioniste baptisé Reign. Il a déjà servi à infiltrer les smartphones de personnalités. Au moins cinq personnes ont été ciblées par le logiciel en Amérique du Nord, en Asie centrale, en Asie du Sud-Est, en Europe et au Moyen-Orient. « Parmi les victimes figurent des journalistes, des personnalités de l’opposition politique et un membre d’une ONG », a indiqué Citizen Lab de l’Université de Toronto, précisant qu’elle ne les identifierait pas pour l’instant. La liste des personnes espionnées est très probablement beaucoup plus longue.

Des systèmes opérationnels ont en effet été localisés dans de nombreux pays: la Bulgarie, la République tchèque, la Hongrie, le Ghana, Israël, le Mexique, la Roumanie, Singapour, les Emirats arabes unis et l’Ouzbékistan. Il n’est pas impossible du tout aussi que des téléphones de responsables ou de journalistes algériens soient actuellement espionnés par le Maroc. Le Makhzen l’a fait une fois, rien n’exclut de penser qu’il ne va pas le refaire une seconde fois. En tout cas, il possède le Reign. Tel-Aviv a dû lui en faire cadeau en contrepartie de sa trahison des Arabes et des Palestiniens. Citizen Lab précise à ce propos que QuaDream a vendu ce logiciel espion à des gouvernements, notamment Singapour, l’Arabie saoudite, le Mexique, le Ghana, ou encore l’Indonésie et le Maroc.

Sur le plan technique, le nouveau spyware partage beaucoup de points communs avec son tristement célèbre aîné. Il a été développé par la société israélienne QuaDream, fondée par un ancien responsable militaire israélien et ancien membre de la société israélienne NSO Group, le créateur de Pegasus. La firme aujourd’hui sur les projecteurs avait déjà été identifiée l’an passé par le Citizen Lab pour avoir exploité la même faille de sécurité, désormais corrigée, que NSO. Comme Pegasus, Reign est aussi un spyware “zéro clic”, c’est-à-dire qu’il n’est pas nécessaire que l’utilisateur clique sur un lien pour qu’il infeste un smart. Son système d’attaque est cependant différent. Celui-ci ne repose pas sur un message WhatsApp ou iMessage, la messagerie d’Apple. Mais par l’envoi d’une invitation sur le calendrier d’iOS. Les chercheurs n’écartent pas que le spyware soit aussi actif sur le système Android.

Une fois installé sur un terminal, Reign peut alors enregistrer les conversations téléphoniques, servir de mouchard pour écouter ce qui se passe autour, prendre des photos, localiser l’appareil, récupérer des fichiers et des mots de passe ou encore déjouer l’authentification à deux facteurs de la plateforme de stockage iCloud. Le tout en effaçant derrière lui les traces de son passage. C’est presque le crime parfait. Reign confirme que l’entité sioniste ne fait pas grand cas du scandale provoqué par Pegasus et compte poursuivre ses activités d’espionnage par le biais de sociétés telles que QuaDream qui est en réalité une antichambre des services de renseignement israéliens.

Le sujet des logiciels espions privés a surgi sur le devant de la scène internationale à la suite des révélations en cascade autour du logiciel Pegasus, exporté par la société NSO. En juillet 2021, une enquête coordonnée de plusieurs médias avait révélé une liste de plus de 50.000 noms d’individus susceptibles d’avoir été surveillés via Pegasus. Ces allégations ont déclenché des scandales et parfois des procédures judiciaires dans plusieurs pays, dont la création au Parlement européen d’une commission d’enquête spéciale.

Plus de 100 000 numéros de téléphone avaient été ciblés par Pegasus pour le compte d’une dizaine d’Etats. Véritable arme numérique, le logiciel espion est utilisé contre des journalistes, des avocats, des militants et des responsables politiques de nombreux pays, dont l’Algérie. C’est un annuaire ahurissant, dans lequel on trouve également un chef d’Etat et deux chefs de gouvernement européens ; des hommes et des femmes aux plus hauts échelons du pouvoir d’une ex-République soviétique ; des dizaines de députés de l’opposition d’un pays africain ; des princes et des princesses, des chefs d’entreprise, quelques milliardaires, des ambassadeurs, des généraux. Le scandale Pegasus est, en partie, à l’origine de la crise entre Alger et Rabat et entre Paris et Rabat. Le Makhzen a espionné massivement les responsables algériens et français. La Commission Pegasus du Parlement européen discute régulièrement d’ailleurs de l’implication du Maroc dans ce grand scandale international.

Délinquance numérique

L’entité sioniste est aussi empêtrée jusqu’au cou dans cette affaire. Le logiciel espion Pegasus est classé comme une exportation militaire de l’entité sioniste et sa vente est contrôlée par le gouvernement d’occupation. Tel-Aviv ne peut donc pas dire qu’elle ne savait pas. D’après le quotidien américain The New York Times du 28 janvier 2021, le gouvernement sioniste « considère depuis longtemps Pegasus comme un outil essentiel pour sa politique étrangère », traitant NSO comme son « bras de facto ». Selon la même source, les autorités d’occupation sionistes accordent des licences pour Pegasus à de nombreux pays avec lesquels elles espèrent renforcer la sécurité et les relations diplomatiques. Rappelons aussi que l’essentiel des fondateurs ainsi que de l’équipe actuelle du groupe NSO sont d’anciens membres du renseignement militaire de l’entité sioniste et beaucoup sont issus de l’unité 8200 spécialisée dans le cyber-renseignement.

Dans ces conditions, il sera difficile à l’entité sioniste de montrer patte blanche dans cette affaire, d’autant que le 9 janvier dernier, la Cour suprême des Etats-Unis a approuvé la plainte déposée par le groupe Meta, maison mère de WhatsApp, contre le groupe NSO, l’accusant d’avoir provoqué un bug sur des serveurs pour installer le logiciel espion sur les téléphones. Plusieurs journalistes de différents pays ont également déposé plainte contre ce groupe. Avec ces nouvelles révélations sur Reign, l’entité sioniste et sous-traitants vont carrément être trainés dans la boue.

Khider Larbi

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