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Inondations meurtrières dans l’est de la RDC : Près de 400 morts, selon un bilan provisoire

L’eau boueuse a tout balayé, semant la mort et la désolation à Nyamukubi, un des villages dévastés jeudi par des inondations qui ont fait environ 400 morts dans le Sud-Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo, selon un bilan encore provisoire dimanche.

Jeudi soir, sous l’effet d’une forte pluie, les rivières Nyamukubi et Chishova ont débordé et tout emporté sur leur passage. L’administrateur du territoire chiffrait samedi à 203 le nombre de corps retrouvés. Dimanche, il en évoquait au moins 394, dont 120 découverts flottant sur le lac au niveau de l’île d’Idjwi, les autres ayant été trouvés à Nyamukubi et dans le village voisin de Bushushu. « Nous pensons que beaucoup de corps ont échoué dans le lac… On se demande comment on va s’en sortir », ajoute Isaac. « Nous n’avons pas de sacs mortuaires, il n’y a pas de financement pour ce que nous faisons », dit-il. Les équipes, poursuit-il, creusent à la recherche des cadavres « avec les mains et quelques pelles ». Elles enroulent les corps dans des couvertures ou des draps avant de les inhumer dans des fosses communes. Sur la rive du lac flottent des morceaux de bois, des tôles, des meubles et d’autres matériaux charriés par les rivières en furie. Sur des maisons englouties, des jeunes essaient de récupérer ce qui peut encore l’être : des tôles, des structures métalliques, des planches…La Croix-Rouge et l’administration poursuivent l’enregistrement des familles qui ont perdu les leurs, ainsi que des sinistrés. Le chef du village, Marcel Mubona, s’attend à encore plus de morts. Cela va « empirer », dit-il, alors qu’il vient d’apprendre la mort d’un jeune qui avait été hospitalisé. Terminus de tous les malades et blessés, le seul établissement de santé opérationnel dans la zone est une institution privée, l' »hôpital pour la promotion de la santé mère et enfant » qui, débordé lui aussi, doit faire face au manque de médicaments, de personnel soignant et de lits. « On attend la réaction du gouvernement, pour nous aider à acheminer » les cas les plus graves vers de plus grands hôpitaux, et pour « nous fournir des médicaments afin de nous occuper des autres », demande le Dr Bauma Ngola, médecin directeur de l’hôpital.

R.I.

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