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Soudan : Les combats continuent, la situation humanitaire s’aggrave

Les combats entre l’armée régulière et les Forces de soutien rapide (FSR) se poursuivaient, hierau Soudan, où la situation humanitaire ne cesse de se dégrader avec notamment des pénuries de nourriture, d’eau et de carburant, rapportent des médias. Un résident du sud de la capitale Khartoum cité par des médias a dit « entendre des raids aériens du côté d’un marché dans le centre-ville ». Par ailleurs, cinq millions d’habitants à Khartoum vivent pour la quatrième semaine consécutive barricadés chez eux, sans eau ni électricité, avec des stocks de nourriture quasiment à sec et de moins en moins d’argent en poche, a-t-on indiqué. Ils ne s’informent les uns les autres de leur sort ou de leurs besoins que lorsque le réseau téléphonique ou internet revient, au gré des efforts des compagnies de télécommunications qui peinent à trouver du carburant pour faire tourner les générateurs qui gardent le pays connecté au monde. De l’autre côté de la mer Rouge, à Jeddah en Arabie saoudite, les deux généraux en guerre pour le pouvoir, le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhane et le patron des redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) Mohamed Hamdane Daglo, ont envoyé des émissaires négocier une trêve. Ces « pré-discussions » sont uniquement « techniques », préviennent depuis plusieurs jours les négociateurs soudanais et internationaux. Elles se limiteront, assurent les experts, à dégager des corridors sécurisés pour l’aide humanitaire qui arrive sur la côte est, à Port-Soudan, afin de nourrir et de soigner les civils pris au piège à Khartoum et au Darfour, dans l’ouest frontalier du Tchad. Dans ces deux zones, quasiment plus aucun hôpital ne fonctionne, cibles de bombardements. Leurs réserves en nourriture et médicaments sont presque systématiquement pillées. Les pourparlers à Jeddah n’ont cependant pas débouché sur des « progrès majeurs » pour l’instant, affirme à l’AFP au deuxième jour de négociations un diplomate saoudien. Et le responsable de l’ONU pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths, arrivé dimanche à Jeddah, a « demandé à participer aux négociations », mais sa demande n’a pas encore abouti, rapporte un fonctionnaire de l’ONU à l’AFP sous couvert d’anonymat. Jusqu’ici, les nombreux cessez-le-feu promis ont été violés dans les minutes suivant leur annonce. L’ONG ACLED dénombre déjà plus de 750 morts, les autorités soudanaises 5.000 blessés et l’ONU 335.000 déplacés et 117.000 réfugiés.

R.I.

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