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La monnaie commune à l’ordre du jour du prochain sommet en Afrique du Sud : Les BRICS construisent leur alternative au Dollar

Le groupe des BRICS entend s’imposer en alternative géopolitique et économique au système dominé par les Etats-Unis et le dollar. Le prochain sommet de l’organisation qui compte les 5 grandes économies émergentes prévu au mois d’août prochain promet d’être déterminant. Il devra examiner son élargissement à une quinzaine de pays, dont des producteurs d’énergie, comme l’Algérie, l’Iran et l’Arabie saoudite, et se penchera surtout sur le projet de monnaie commune. Selon l’agence d’information américaine Bloomberg qui cite la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, le groupe des BRICS discutera de  la faisabilité de l’introduction d’une monnaie commune lors du sommet prévu à Johannesbourg. Une question qui devient centrale au sein du groupe des BRICS, d’autant plus que celui-ci entend promouvoir un système économique alternatif à l’ordre économique imposé au lendemain de la seconde guerre mondiale et dominé par le dollar. En sus de la création de la Banque des BRICS qui ambitionne de supplanter les institutions de Bretton Woods, le groupe des pays émergents entend ainsi s’attaquer à l’hégémonie du Billet vert, d’autant plus que le contexte s’y prête avec les appels plus nombreux à trouver une alternative au dollar. Principale monnaie de transactions et de réserves internationales, le dollar est soumis aux politiques de la banque centrale US (la Fed), notamment depuis l’abandon de l’étalon or. Par extension, l’ensemble de l’économie mondiale subit le contrecoup des décisions de la Fed. Ce fut le cas des dernières hausses des taux de la Fed qui eu un effet sur les niveaux d’endettement des pays en développement, ainsi que sur les marchés des matières premières. C’est ce qui a justifié d’ailleurs ces appels, même si pour l’heure le débat se concentre sur la nécessité de trouver une alternative au dollar dans les transactions internationales. C’est dans ce contexte que le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud ont intensifié leurs efforts pour lancer une monnaie alternative au dollar américain. Au mois d’avril dernier, le vice-président de la Douma, Alexander Babakov, a révélé que les pays du BRICS ( Brésil, Russie, Inde, Chine et l’Afrique du Sud) sont en train de travailler sur l’élaboration d’une nouvelle monnaie.

Quelques jours plus tard, le président chinois Xi Jinping a accueilli son homologue brésilien Lula. Sur place Luiz Inacio Lula da Silva a fortement critiqué le Fonds monétaire international, tout en remettant en cause l’utilisation du dollar américain pour les échanges commerciaux. Le chef de l’État de la première économie d’Amérique Latine a déploré que le dollar américain soit encore utilisé pour la plupart des échanges internationaux. “Pourquoi tous les pays seraient obligés de faire leurs échanges en se basant sur le dollar ? Qui a décidé que le dollar serait la monnaie (de référence) ?”, a lancé le président brésilien. “Aujourd’hui, un pays doit se procurer des dollars pour exporter alors qu’il pourrait le faire dans sa propre monnaie.”

En attendant, Lula a lancé les discussions avec son homologue argentin autour d’une monnaie propre à l’Amérique latine, tandis que la Chine et la Russie ont engagé le processus pour promouvoir les paiements en monnaies nationales. La Chine travaille aussi avec l’Arabie saoudite sur des contrats pétroliers libellés en Yuan. Le processus s’accélère et la révolte contre l’hégémonie du dollar a commencé d’autant plus que le conflit en Ukraine a permis une prise de conscience d’un fait. En plus de donner un « privilège exorbitant » à Washington, le Billet vert est une arme !

Samira Ghrib

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