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Tamanrasset :Vers la création d’un hub aéroportuaire continental

Tamanrasset est appelée à devenir le nouveau hub qui reliera l’Algérie vers l’Afrique. Au-delà de la voir terrestre, la ville de l’extrême sud de l’Algérie abritera le principal aéroportuaire du continent, grâce à un vaste programme d’extension et de rénovation de l’infrastructure aéroportuaire existante et la réalisation d’un projet d’une zone cargo.

L’Algérie se tourne vers sa profondeur africaine et mise sur l’intégration économique et commerciale africaine à travers la Zlecaf pour donner corp à son redéploiement sur le continent selon une approche de développement partagé. C’est dans ce contexte que l’Algérie investit en masse dans la réalisation d’infrastructures devant constituer des corridors économiques et des axes d’intégration. Au-delà de la Transsaharienne, de la route reliant Tindouf à Zouerate, au Gazoduc transsaharien et de la dorsale en fibre optique, l’Algérie vise sur l’intégration par la voie des airs. Air Algérie a lancé un projet d’ouverture de plusieurs lignes vers les capitales africaines. Au-delà c’est la réalisation d’un hub aéroportuaire africain à Tamanrasset qui constitue le tournant de cette stratégie. Un projet confié à l’Etablissement de gestion de services aéroportuaires d’Alger (EGSA) lequel exploite 18 aéroports au nord et au sud du pays. L’établissement qui a lancé en 2018 un programme d’extension de certaines infrastructures aéroportuaires, qui a touché celle d’El Oued et de Ouargla et dont les travaux ont été achevés et les aérogares réceptionnées fin 2022, va en 2024, l’EGSA lancer des études pour la réalisation du projet d’une zone cargo à l’aéroport de Tamanrasset, futur hub aéroportuaire continental de passagers et de fret. Initié au titre d’un programme d’extension et de rénovation de l’infrastructure aéroportuaire existante, ce projet d’une zone cargo consistera, dans sa première phase, en une « zone fret (ou cargo) de 64.000 m², dont l’appel d’offres pour l’étude a été lancé le 25 mai dernier », assure à l’APS le PDG de l’EGSA, Mustapha Sebaïhi. Ce dernier précise qu’une « extension de l’aérogare passagers de 4.000 m², dont le cahier des charges est en phase préparation », suivra. Les travaux de la zone cargo, explique le même responsable, qui seront entamés « en 2025 ou 2026 », permettront, une fois achevés, de créer une plateforme logistique d’échanges commerciaux entre le nord et le sud du continent africain, en faisant de l’aéroport de Tamanrasset une base logistique intermodale, et un futur hub passagers programmé par Air Algérie. « Cette base fret sera aussi décuplée par une autre base du groupe public de transport routier Logitrans qui est en cours de finalisation. Il s’agit d’un projet structurant, pas uniquement du fret: il va y avoir le transport, la logistique et une inter-modalité transports routier-aérien, dans le cadre d’un projet intégré », souligne le PDG de l’EGSA. Outre l’aéroport international d’Alger qu’il gère via sa filiale, l’EGSA assure directement la gestion, le développement et l’exploitation des aéroports de Hassi-Messaoud, In-Amenas, Tamanrasset, Ghardaïa, Bejaia, Chlef, Djanet, El Oued, Ouargla, Boussaâda, Touggourt, Illizi, In Guezzam, In Salah, El Golea, Laghouat et Hassi R’mel. L’entreprise qui dispose d’infrastructures de fret exploitées par le pavillon national, de différentes capacités sur ses aéroports, notamment à Hassi-Messaoud, El Oued, Ghardaïa et Bejaïa, pourrait lancer d’autres projets de zones cargo à l’avenir, « en fonction des nouvelles données économiques définies par l’Etat « , selon Sebaihi.

En outre, l’EGSA compte sur un déblocage des études portant sur la modernisation et extension des aérogares de Ghardaïa, Bejaïa, Ouargla, Djanet et d’Illizi afin de répondre à l’évolution du trafic aérien à l’l’horizon 2035.

Sebaihi affirme « œuvrer » actuellement « pour avoir un accord pour la levée de gel de cette opération qui nous permettra d’adapter nos infrastructures aux prévisions optimistes du trafic aérien, eu égard aux indicateurs du volet fret et passagers ». Interrogé sur les investissements consentis par l’entreprise dans le cadre des projets de rénovation des infrastructures et équipements aéroportuaires, Sebaïhi a fait savoir que l’EGSA a consacré en tout quelque 6 milliards de Da sur les dix dernières années. « Concernant l’aspect sûreté et sécurité, notre établissement a investi plus de 4 milliards de DA. Quant aux aménagements, rénovations et équipement, nous avons consacré près de 2 mds de Da sur les dix dernières années », a détaillé le premier responsable de l’EGSA, tout en soulignant que l’établissement affichait des « indicateurs financiers clés positifs ».

Lyes Saïdi

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