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Espagne : Des manifestants réclament « justice » un an après le drame migratoire de Melilla

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi en Espagne pour réclamer « justice » un an après la tentative d’entrée massive de migrants ayant fait au moins 23 morts dans l’enclave espagnole de Melilla, sur la côte nord du Maroc.

Ces « marches pour la justice », lancées à l’appel de plusieurs associations de défense des droits humains, visaient selon les organisateurs à dénoncer l’absence d’ »enquêtes réelles et indépendantes » sur ce drame, resté à ce stade « impuni ». A Melilla, la manifestation a réuni entre 200 et 300 personnes, rassemblées près du poste-frontière où a eu lieu voilà un an la tragédie, autour de banderoles défendant le « droit de migrer » et le « droit de vivre. Plusieurs autres rassemblements ont eu lieu ailleurs en Espagne, notamment à Madrid et Barcelone.

Vendredi, des organisations de défense des droits des migrants ont demandé aux autorités espagnoles, marocaines et européennes de reconnaître et d’assumer leurs responsabilités dans le drame migratoire de Nador/Melilla. Lors d’un sit-in qu’elles ont observé devant le Congrès espagnol, comme première halte d’un long périple qui les mènera jusqu’à Melilla, l’Andalousie et Valence plus tard, des dizaines d’organisations initiatrices de la « Caravane d’ouverture des frontières » ont revendiqué « la reconnaissance des droits des migrants et le rétablissement des victimes du massacre de Nador/Melilla dans leurs droits ». Sur des banderoles et pancartes géantes brandies le long de leur sit-in, on pouvait lire notamment « Massacre de Melilla : l’Europe est responsable », « Honte à vous, l’UE est devenue une fosse commune » ou encore « L’assistance en mer est une obligation ». Dans une prise de parole improvisée sur place, le porte-parole de la « Caravane d’ouverture des frontières », Mar Rodriguez, a dénoncé « l’impunité et le silence » observés à l’endroit de l’Espagne, du Maroc et de l’UE après la tragédie migratoire de Nador/Melilla, appelant « à une enquête approfondie à même de révéler ce qui s’est réellement passé ce jour-là, afin de dégager toute la vérité et d’éviter qu’en tel scénario ne se reproduise à l’avenir ». De son côté, la présidente de SOS Racisme Madrid, Sarahi Boleko, a condamné la fuite en avant du ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, et les autres ministres du gouvernement Sanchez qui « n’ont donné aucune réponse » pour lever l’opacité sur ce qui s’est passé le 24 juin 2022 à la frontière entre la ville marocaine de Nador et l’enclave espagnole de Melilla.

R.I.

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