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Le Président Tebboune en Chine à partir de demain : Une visite à la dimension stratégique

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, effectue à partir de demain une visite d’État en Chine, à l’invitation de son homologue chinois Xi Jinping. Une visite qui a pour objectif de consolider les relations de coopération algéro-chinoise et revêt une dimension stratégique.

La visite d’État qu’effectuera le Président Tebboune en Chine intervient dans un contexte particulier et ce n’est pas un hasard du calendrier si elle survient à un peu plus d’un mois du sommet de BRICS prévu en Afrique du Sud à la fin du mois d’août prochain. L’Algérie est candidate à l’adhésion en tant que membre observateur au Groupe des économie émergentes qui s’impose en tant qu’alternative économique voire même géopolitique. Une visite en Chine qui contribue pour les trois quarts du PIB des Brics est une suite logique après la visite effectuée par le Président Tebboune en Russie, au mois de juin dernier.

Au-delà, l’Algérie a aussi fait part de son ambition d’intégrer la Banque des BRICS, mais aussi l’Organisation de coopération de Shanghai.  Une démarche qui est loin d’être anodine parfaitement en accord avec les principes de non alignement prônés par l’Algérie, mais qui offre aussi l’opportunité de préserver les intérêts nationaux dans un contexte marqué par de profonds changements sur le plan géopolitique. Des changements marqués par un basculement vers l’Asie laquelle émerge en tant que pôle géopolitique alternatif et qui mise sur l’approfondissement de la coopération avec le Sud global.

Au-delà de fait que l’Algérie s’impose en tant que partenaire incontournable au vu de ses potentialités économiques, de son poids géopolitique régional et de son rôle diplomatique, la démarche actuelle s’appuie aussi sur l’approfondissement des relations historiques qui existent entre l’Algérie et la Chine. Au-delà du fait que l’Algérie et la Chine entretiennent des relations diplomatiques depuis six décennies et du soutien apportée par l’Algérie à la Chine pour retrouver sa place au sein de l’Organisation des Nations unies, les relations entre les deux pays connaissent une dynamique particulière, notamment sur le plan économique, la Chine étant le premier fournisseur de l’Algérie depuis quelques années déjà. Un rapprochement qui s’est accentuée depuis l’adhésion de l’Algérie, en 2018 à l’initiative « la Ceinture et la Route ».  L’Algérie et la Chine ont également signé, au mois de novembre dernier, le deuxième Plan quinquennal de coopération stratégique globale 2022-2026, dans l’objectif d’approfondir leur coopération stratégique. Ce plan vise d’ailleurs la poursuite de l’intensification des contacts et de la coopération entre l’Algérie et la Chine dans tous les domaines, dont l’économie, le commerce, l’énergie, l’agriculture, les sciences et technologies, l’espace, la santé et la culture, outre le renforcement de l’harmonisation des stratégies de développement entre les deux pays. Sur le plan économique et au-delà de la présence remarquée des entreprises chinoises dans le secteur du BTPH en Algérie, les rapports entre les deux pays prennent une nouvelle dimension avec l’intensification du partenariat algéro-chinois dans le domaine minier et énergétique. Les entreprises chinoises sont fortement présentes dans le plan de développement minier intégré, pour ne citer que le Projet Phosphate intégré à l’Est du pays, et développé en partenariat entre Asmidal filiale du groupe Sonatrach et un consortium chinois. Le partenariat algéro-chinois s’illustre aussi dans le cadre de l’exploitation de la mine de fer de Ghar Djebilet et marqué par la récente signature de deux accords de partenariat pour la création d’une joint-venture entre Feraal filiale du groupe public Manal et un consortium algéro-chinois pour l’exploitation de la mine, mais aussi la création d’un complexe sidérurgique à Bechar. Sur le plan énergétique, la consolidation de la coopération se reflète notamment par une plus grande présence chinoise dans l’aval hydrocarbures en Algérie, mais aussi l’ambition de la Sonatrach de s’ouvrir de nouvelles perspectives sur le marché chinois et au-delà asiatique, comme le dénote le récent contrat signé par la Sonatrach pour l’approvisionnement du marché chinois en GPL et la création d’une référence asiatique du prix du GPL algérien. Aussi, et au cours de sa visite en Chine au mois de mai dernier, le P-DG de la Sonatrach a évoqué de nombreux domaines de coopération, notamment dans les engrais, mais aussi l’ammoniac vert.

Les opportunités de coopération sont nombreuses et couvrent des domaines économiques stratégiques, ce qui ouvrent de grandes perspectives pour le partenariat algéro-chinois.

Lyes Saidi

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