Coupures d’eau récurrentes à Annaba : Les camions citernes à la rescousse

En cette période caniculaire où les températures frôlent les 44°, plus de 40% des ménages de la wilaya d’Annaba n’ont pas été, depuis plusieurs jours, alimentés en eau potable. En dépit du programme d’alimentation mis en place par l’Algérienne Des Eaux, unité d’Annaba, des quartiers et des cités entières n’ont été alimenté en eau depuis plus de dix jours ! Sont affectés par cette perturbation d’alimentation au précieux liquide, les habitants de la commune d’Annaba, dont entre autres des cités Pont-Blanc, les Tours Belvédères, les Tours Aadl Zaafrania, Sidi Aïssa, et le 8 mai 45 ainsi que les habitants des quartiers voisins pour qui les seuls fournisseurs en eau potable sont les camions citernes. Même constat pour les habitants de plusieurs cités et quartiers de la commune d’El Hadjar et la nouvelle-ville Draa Errich, El Kalitoussa, pour ne citer que ces zones de la wilaya d’Annaba, dont l’alimentation en eau potable est un véritable casse-tête. Certains quartiers et cités de ces communes sont alimenté une fois tous les deux pour les uns , une fois tous les trois jours pour les autres, tandis que dans d’autres quartiers, c’est une fois par semaine ou une fois tous les quinze jours, comme c’est le cas des habitants du quartier Atoui Salah les cités 150 et 300 logements à El Hadjar. Et dire que les canalisations d’AEP à Atoui Salah ont été rénovées pour améliorer l’alimentation en eau potable des habitants de cette localité. Or, la situation semble empirer. Face à cet état de fait et la vague de chaleur intense qui sévit sur la wilaya depuis plusieurs jours, les ménages n’ont eu de choix que de se rabattre sur les camions de vente d’eau. Une alternative bien qu’elle soit dangereuse sur la santé publique, demeure, malheureusement, l’unique solution pour des milliers de ménages à Annaba. Ces derniers recourent au remplissage de leurs réservoirs à des prix allant de 2000 à 3000 DA. Une solution provisoire mais qui perdure en raison de l’épuisement du précieux liquide en raison de la chaleur intense et de la surconsommation en cette période estivale marquée par les fréquentes coupures d’eau pour plus de dix jours. En dépit des contacts, avec l’ADE, la situation reste inchangée et surtout injustifiée, ce qui suscite la colère des populations. Autre facteur occasionnant la colère des habitants, les fuites d’eau. Au moment où, les ménages subissent de plein fouet les coupures récurrentes d’eau, le réseau AEP fait l’objet d’une déperdition outrageante. Ils sont des centaines de vendeurs d’eau à sillonner les communes de la wilaya d’Annaba, assurant ainsi un service que l’ADE ne semble à priori pas en mesure d’assumer. Notons que la plupart des habitants d’Annaba se sont abstenus de consommer l’eau des robinets à cause de la poussière et des odeurs désagréables. Depuis le début de la saison des grandes chaleurs, la consommation moyenne d’un ménage est de plus de la moitié d’une citerne d’un camion de vente d’eau. Il s’agit de l’eau de ‘’Bouglez’’ en provenance des sources de la wilaya d’El Tarf. Pour d’autres l’usage de cette eau est destinée au lavage, car ils consomment de l’eau minérale, malgré les prix élevés et injustifiés imposés par les commerçants. Par ailleurs, il est à rappeler que les responsables de l’ADE unité d’Annaba ont confirmé que le processus de distribution diffère d’une zone à l’autre. Certaines étaient censées bénéficier chaque jour de l’eau et d’autres un jour sur deux, tandis que d’autres en bénéficiaient une fois tous les trois jours, et même une fois tous les quatre jours. Les services de l’ADE étaient censés avoir établi un programme de distribution qui dure une heure. Or, la réalité semble bien loin de refléter les engagements annoncés.

S. Chahine