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Multiplication des actes d’autodafé du Saint Coran : L’Algérie appelle à une action collective

Les actes de profanation du Saint Coran se multiplient et suscite l’inquiétude du monde musulman. Dans ce sens, l’Algérie a une nouvelle fois souligné par la voix de son ministre des Affaires étrangères que l’argument de la liberté d’expression ne peut justifier les « actes odieux » qui sont ces profanations et appelle à une action collective pour y faire face.  

Un nouvel acte d’autodafé du Saint Coran a été commis hier par deux hommes, Salwan Momika et Salwan Najem, des réfugiés irakiens qui ont piétiné un exemplaire du Coran avant d’y mettre le feu devant le Parlement à Stockholm. Un nouvel acte qui met en lumière l’ampleur que prend un phénomène mu par la haine et qui a d’ailleurs fait réagir les membres de l’Organisation de la coopération islamique. Cette répétition des actes de profanation et de brûlure de copies du Saint Coran en Suède et au Danemark a provoqué la convocation de la dix-huitième session extraordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères des États membres de l’OCI et à laquelle a pris part, par visioconférence, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf. Dans son intervention, le chef de la diplomatie algérienne a tenu à préciser l’objet de cette réunion qui « vise à discuter d’un sujet d’une importance, d’une précision et d’une sensibilité extrêmes (…) ». Ahmed Attaf ajoutera que ces profanations nécessitent « (…) une action collective et une réponse déterminée à la hauteur de la gravité de la situation et des sentiments de colère, de condamnation et d’indignation ressentis par notre nation face à la profanation de ses valeurs et à l’atteinte à ses saintetés ». L’argument de la Suède et du Danemark invoquant la liberté d’expression ne semble pas convaincre les pays musulmans.

D’ailleurs, Attaf le fera remarquer en déclarant que « dans ce contexte, nous renouvelons notre ferme condamnation de ces actes odieux et de ces comportements ignobles, et nous rejetons catégoriquement les tentatives répétées de justifier et de légitimer ces attaques haineuses en invoquant la liberté d’expression. » Et de dénoncer ce qu’il a qualifié de « violation flagrante des valeurs de coexistence et de respect mutuel ». « Ce que nous avons récemment observé, à savoir la répétition des actes de profanation et d’autodafé de copies du Saint Coran en Suède et au Danemark, sans retenue ni responsabilité, constitue une violation flagrante des valeurs de coexistence et de respect mutuel, et une provocation évidente des sentiments de tous les musulmans à travers le monde, qui condamnent la profanation du Livre sacré qui contient la parole révélée et préservée de Dieu » s’était-il indigné. Attaf s’interroge en demandant « quelle liberté d’expression est-ce là, qui est censée être respectée, alors qu’elle est utilisée pour provoquer les sentiments d’autrui, offenser leurs croyances, attaquer leurs valeurs et perpétrer des actes hostiles envers leurs sanctuaires les plus sacrés ? Quelle liberté d’expression est-ce là, dont on exige le respect sans exception, alors qu’elle est utilisée pour attiser la haine, semer les graines du racisme et de la discrimination, propager des messages de confrontation et de conflit ? » Pour le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger « l’extrémisme dans l’insistance sur la liberté d’expression sans responsabilité n’est pas une liberté et ne peut être considéré comme un droit, car il empiète et agresse les droits des autres ». Attaf estime que cette réunion « constitue une précieuse occasion de rassembler nos voix, de renforcer nos rangs et de mobiliser tous les moyens à notre disposition pour défendre nos saintetés contre ces attaques flagrantes et ces campagnes viles ». Dans son  réquisitoire, Ahmed Attaf rappelle le rôle et les engagements de l’OCI «(…) qui porte l’étendard de la défense de l’Islam et des musulmans partout dans le monde, et qui s’est engagée à protéger leurs sanctuaires en tout temps (…)»,  demande à ce que l’Organisation de la coopération islamique qui représente 1,5 milliard de Musulmans « (…) doit aujourd’hui appeler avec force à la mobilisation et à l’organisation de nos efforts collectifs pour répondre aux défenseurs de la non-coexistence, de l’intolérance et du dialogue rompu, ceux-là mêmes qui souillent un livre qui prône la coexistence, la tolérance et le dialogue. » De leur côté, la Suède et le Danemark, gênés par ces actes et craignant la crise diplomatique avec les pays musulmans dont certains à l’instar de l’Iran et de l’Irak ont déclaré la représentation diplomatique dans leur pays de la Suède et du Danemark « persona non grata », préfèrent détourner le regard et feignant de chercher à légiférer pour limiter ces actes de profanation. Bien qu’il condamne « tout acte islamophobe » comme l’a déclaré, dans un communiqué, le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billström, qui rejette « tout acte islamophobe réalisé par des individus », il est utile de rappeler que le gouvernement suédois est issu d’une coalition avec l’extrême droite du parti des Démocrates de Suède, dont certains députés ont fait des déclarations ouvertement islamophobes ces derniers jours. Ce qui explique quelque part les autorisations de rassemblement aisément accordées par la police suédoise sous le fallacieux argument de la liberté de réunion. Pour rappel, les deux individus qui ont commis cet autodafé avaient commis le même acte fin juin devant la plus grande mosquée de Stockholm avaient organisé un autre rassemblement, le 20 juillet, où ils avaient profané le livre saint devant l’ambassade d’Irak à Stockholm. Les deux refugiés irakiens semblent avoir trouvé une oreille attentive à leur requête, celle d’interdire le Coran.

Azzedine Belferag

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