Retrait de la Minusma au Mali : Attaf souligné la nécessité de trouver une alternative
La multiplication des crises au Sahel et l’exacerbation de l’instabilité favorise la propagation des groupes terroristes dans la région. Une situation qui inquiète au plus haut point et contre laquelle l’Organisation des Nations unies a d’ailleurs averti. Une situation qui risque de s’aggraver au regard du retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation de ce pays du Sahel. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a d’ailleurs souligné hier lors de la conférence de presse qu’il a animée au Centre international des conférences à Alger contre les implications de ce retrait, mais aussi l’instabilité qui règne au Sahel. Le chef de la diplomatie algérienne a expliqué à ce propos que les récents coups d’État qui ont touché les pays du Sahel à l’image du Mali, du Burkina Faso et plus récemment le Niger, induisent une bunkérisation des capitales de ces pays et donc le retrait des forces armées de plusieurs régions afin de renforcer la sécurité au niveau des capitales. Il ajoute que cela conduit forcément à une perte de la maîtrise des territoires et à créer « un appel d’air », ou autrement dit des vides qui bénéficient aux groupes terroristes. Il a dans ce sens évoqué le retrait de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali de ce pays du Sahel soulignant la nécessité de réfléchir à une « alternative », afin de relancer la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation, issu du processus d’Alger.
Maintenant que la Minusma est en cours de retrait du pays, « nous sommes en train de réfléchir à une alternative car elle servait notamment de support et d’appui à la mise en œuvre de l’Accord d’Alger », a déclaré M. Attaf. « Il faudra trouver une alternative à la Minusma et nous y réfléchissons avec le soutien des Nations unies », a plaidé M. Attaf, soulignant que l’ONU partageait la « même réflexion, celle de trouver une alternative ». Le ministre des Affaires étrangères a rappelé le rôle important de cette mission onusienne qui était financée, dit-il, « à hauteur de 1,2 milliard de dollars et comptait quelque 19.000 hommes dont 11.000 militaires et 8.000 personnels civils déployés au nord du Mali ». Elle était chargée, a-t-il poursuivi, d’exercer un effet dissuasif sur les groupes terroristes et servait notamment de support et d’appui à la mise en œuvre de l’Accord d’Alger. « C’est elle qui garantissait le cessez-le-feu, elle occupait le terrain et allait jusqu’à assurer le secrétariat de la médiation internationale. Elle faisait un travail de soutien logistique à la mise en œuvre de l’Accord d’Alger », a assuré M. Attaf.
Lundi devant le Conseil de sécurité, le patron de la Minusma, El Ghassim Wane, avait indiqué que la mission onusienne était « sur la bonne voie » pour quitter le Mali d’ici au 31 décembre 2023, suite à une demande du gouvernement malien de transition.
À ce jour, 1.096 Casques bleus auraient été rapatriés dans leurs pays respectifs, selon l’Onu. Ces départs s’inscrivent dans la première phase du plan de retrait qui s’est terminée vendredi dernier avec la fermeture d’un quatrième camp, celui de Ménaka (nord-est).
Cette entreprise implique le rapatriement de 12.947 personnels en uniforme, la séparation de 1.786 personnels civils, le rapatriement et/ou la relocalisation d’un chargement d’environ 5.500 conteneurs maritimes de matériel des contingents et appartenant à l’ONU et de près de 4.000 véhicules, ainsi que le fermeture et remise de 12 camps et d’une base opérationnelle temporaire aux autorités civiles maliennes, selon l’organisation internationale.
Hocine Fadheli