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La France sous pression au Niger

La présence de la France au Niger n’est plus souhaitée. Alors que les autorités de transition mise en place après le coup d’État du 26 juillet dernier et qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, ont ordonné l’expulsion de l’ambassadeur de France à Niamey, plusieurs manifestations sont organisées devant les bases militaires françaises pour exiger le départ des forces françaises du Niger. Face à la persistance de Paris à vouloir rester la situation se tend à chaque heure dans ce pays du Sahel.

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées  à Niamey et à Ouallam au sud-ouest du Niger pour réclamer le départ des forces françaises du Niger. Des manifestations massives qui se maintiennent d’ailleurs, la population exigeant le départ des forces françaises du Niger.  Dans la capitale, le rassemblement se tenait près d’une base nigérienne abritant les soldats français, à l’appel de plusieurs coalitions de la société civile.

Aux manifestants arrivés samedi matin, s’est joint un autre cortège dans l’après-midi pour former une foule dense sur le rond-point « Escadrille », un des principaux lieux de ce genre de rassemblement qui ont lieu à Niamey. Une autre manifestation a eu lieu à Ouallam (sud-ouest) devant une base militaire. Après le coup d’État du 26 juillet les militaires qui ont pris le pouvoir à Niamey ont dénoncé les accords de coopération militaire avec la France et grâce auxquels Paris maintient la présence de 1.500 soldats français au Niger. Une décision rejetée par la France sous l’argument qu’elle émane d’une autorité non légitime.

Les nouvelles autorités de Niamey ont également exigé le départ de l’ambassadeur de France au Niger. Face au refus de Paris de rappeler son ambassadeur, Niamey a ordonné lde l’ambassadeur de France, Sylvain Itté. Dans  une lettre adressée au ministère français des Affaires étrangères français datée du mardi 29 août, les nouvelles autorités nigériennes ont indiqué avoir informé le Quai d’Orsay que la question de l’agrément de l’ambassadeur de France était « irrévocable » et que « les services de polices sont instruits afin de procéder à (son) expulsion ». « Par conséquent, au terme du délai de 48 heures expiré à compter du 28 août 2023, l’intéressé ne jouit plus de privilèges et immunités attachés à son statut de membre du personnel diplomatique de l’ambassade. Les cartes diplomatiques et les visas de l’intéressé et des membres de sa famille sont annulés », précise-t-on. Autrement dit, le diplomate français ne jouit plus des privilèges de la fonction diplomatique et de l’immunité et sera traité comme ressortissant se trouvant de manière illégale sur le territoire nigérien. Face à cette situation Paris persiste à maintenir son ambassadeur et à justifier sa présence. « Il est notre représentant auprès des autorités légitimes du Niger , nous n’avons pas à nous ranger aux injonctions d’un ministre qui n’a aucune légitimité », affirme la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna dans un entretien au journal Le Monde. »Nous nous assurons qu’il puisse faire face en toute sécurité aux pressions des putschistes », souligne-t-elle.

Lyes Saïdi

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