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Génocide en Palestine occupée :  L’Algérie interpelle le Conseil de sécurité

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé hier sur la situation qui prévaut actuellement en Palestine occupée. Il a souligné que la solution au conflit réside dans l’établissement de l’Etat de Palestine avec Al-Qods pour capitale et a appelé la communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité, à assumer ses responsabilités.

L’Algérie rejette dans les propos les plus fermes le génocide actuellement en cours en Palestine occupée. Présidant une réunion du Haut Conseil de sécurité, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a réaffirmé hier le rejet par l’Algérie des génocides systémiques commis par les forces d’occupation dans les territoires palestiniens occupés contre des civils sans défense.

« Le président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, M. Abdelmadjid Tebboune a présidé, lundi 16 octobre 2023, une réunion du Haut Conseil de Sécurité. Après avoir passé en revue la situation tragique du peuple palestinien frère et les génocides systémiques commis par les forces d’occupation dans les territoires palestiniens occupés, l’Algérie réaffirme son rejet de ces opérations menées contre des civils sans défense, et sa pleine solidarité avec le peuple palestinien frère », indique dans ce sens un communiqué de la Présidence de la République. Le président de la République a ajouté que l’Algérie est « convaincue en cela que la solution radicale » au conflit en Palestine, « ne réside pas en les génocides, ni en les déplacements massifs, mais plutôt en l’établissement de l’Etat de Palestine avec Al-Qods pour capitale, sur les frontières de juin 1967 ». L’Algérie appelle la Communauté internationale à « assumer ses responsabilités, notamment le Conseil de sécurité, en vue d’assurer la protection des civils palestiniens sans défense », conclut le communiqué.

Il faut dire que sur le terrain c’est une véritable opération d’épuration ethnique qui est menée par l’occupation sioniste dans la Bande de Ghaza destinée à la vider de sa population dans le cadre d’un projet d’invasion sioniste de l’enclave palestinienne. Un génocide passé sous silence par la communauté internationale, malgré les preuves apportées quant à l’usage d’armes prohibées par l’occupation israélienne, à l’image du phosphore blanc et le ciblage systématique de la population civile, notamment les femmes et les enfants en bas âge.

Femmes, enfants et journalistes sciemment ciblés

Le bilan de l’agression israélienne sur la bande de Ghaza est d’ailleurs horrifiant.  Le dernier communiqué du ministère de la Santé à l’heure où nous mettons sous presse fait part de 2.866 martyrs et plus de 12.000 blessés parmi les Palestiniens, a annoncé le ministère palestinien de la Santé. Mais le plus marquant est que la grande majorité des morts sont des femmes et des enfants. Le ministère palestinien a ainsi indiqué dans un communiqué que 64% des martyrs étaient des femmes et enfants (936 femmes et 853 enfants), tandis que le nombre de martyrs parmi le personnel de santé a atteint 37 personnes, réparties entre médecins, ambulanciers, infirmiers et autres. Il a également noté que 3.731 immeubles d’habitation, dont 10.500 logements, ont été entièrement démolis par l’occupation sioniste, tandis qu’environ 10.000 logements ont été partiellement endommagés, dont 7.100 logements sont inhabitables.

L’agression de l’occupation sioniste a touché les écoles, mettant 18 écoles hors service, tandis que 150 écoles ont été endommagées à des degrés divers, en plus du fait que 127 enseignants et des centaines d’élèves soient tombés en martyrs pendant l’agression sioniste contre le peuple palestinien dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie occupée.

L’agresseur cible aussi de manière préméditée les journalistes dans le seul objectif d’empêcher ces témoins de la criminalité sioniste de rapporter les faits et d’imposer sa propagande. Ainsi, le Syndicat des journalistes palestiniens a annoncé que 11 journalistes sont tombés en martyrs depuis le début de l’agression de l’occupation sioniste.

Dans un rapport, publié lundi par le Comité des libertés, le Syndicat indique aussi que plus de 20 journalistes ont été blessés lors de l’agression sioniste en cours, tandis qu’environ 20 maisons appartenant à des journalistes ont été bombardées, dont certaines ont été complètement détruites. De plus, le Syndicat des journalistes a déclaré qu’environ 50 sièges et centres d’institutions médiatiques ont été bombardés par l’occupant sioniste, notamment de la télévision Palestine, de l’agence de presse Ma’an, de l’agence Sawa et de l’agence Shihab. La même source a souligné que l’interruption continue de l’électricité et d’Internet dans la bande de Ghaza limitait la capacité des journalistes à poursuivre leur couverture de l’agression sioniste dans l’enclave

palestinienne. Dans son rapport, le Syndicat a noté que de nombreuses équipes de journalistes ont été battues, arrêtées, détenues, ou empêchées de couvrir les évènements.

En outre, 22 cas de détention et d’interdiction de travail d’équipes, 10 agressions et 7 cas de saisie et de destruction de matériel de journalistes, en plus du brouillage des émissions de la chaîne Al-Aqsa, a-t-il ajouté.

Vers un conflit régional ?

L’occupant n’entend pas s’arrêter là et se prépare à une invasion terrestre de l’enclave, alors qu’il poursuit les raids, non seulement sur la Bande de Ghaza et les incursions en Cisjordanie occupée, mais s’attaque aussi à la Syrie et le Liban voisins. Une situation qui laisse craindre un conflit régional avec l’implication d’acteurs internationaux. Une crainte à prendre au sérieux dans la mesure où Washington a dépêché son porte-avion le plus important, l’USS Ford en Méditerranée orientale, officiellement en soutien à son allié israélien. Le fait est que Washington cible notamment l’Iran, accusé un premier temps « d’être derrière » l’opération menée par la résistance palestinienne le 7 octobre contre l’occupant « Déluge d’Al-Aqsa ». Une accusation fermement démentie aussi bien par Téhéran que la résistance palestinienne. L’Iran a quant à lui lancé une offensive diplomatique afin de trouver une solution politique au conflit et empêcher une invasion de la Bande de Ghaza. Cependant, Téhéran a averti qu’une invasion est inacceptable et qu’il était prêt à s’y opposer.

Sur le front diplomatique, le Secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a exigé hier à Baghdad, « l’arrêt immédiat » de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza et la mise en place de corridors humanitaires pour aider la population. « L’armée d’occupation a annoncé dès le début que ni la nourriture, ni l’eau, ni le carburant ne pourraient entrer dans Ghaza, privant ainsi les Palestiniens de leur humanité et ouvrant la voie à un nettoyage ethnique », a-t-il poursuivi.

Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), une « catastrophe humanitaire inédite » est en cours dans la bande de Ghaza.

Dimanche, Ahmed Aboul Gheit et le chef de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, avaient prévenu que la recrudescence de l’agression sioniste « pourrait mener à un génocide aux proportions sans équivalent ».

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a averti que le Moyen-Orient était « au bord de l’abîme ».  D’un autre côté, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, est retourné dans la région  lundi pour une deuxième visite en une semaine, après une tournée dans plusieurs pays arabes.  Le président américain, Joe Biden, envisage également un voyage dans la région, même si aucun plan n’a été finalisé. La Maison-Blanche a d’ailleurs annoncé l’annulation d’un déplacement que le chef de l’Etat américain devait effectuer dans le Colorado, et tiendra à la place des réunions sur la situation en Palestine occupée.

Quant à lui, le chargé des situations humanitaires d’urgence à l’ONU, Martin Griffiths, a annoncé qu’il se rendrait mardi dans la région pour « aider aux négociations » sur l’acheminement de l’aide à Ghaza. « J’espère entendre de bonnes nouvelles concernant l’acheminement de l’aide via Rafah », le point de passage reliant l’Egypte à Ghaza, a dit lundi le haut responsable de l’ONU. Cependant, l’Égypte a indiqué hier que la passage était toujours fermé du côté de l’occupant qui bloque l’acheminement de l’aide.

La Colombie expulse l’ambassadeur israélien

L’ONG Médecins sans frontières (MSF) alerte sur la situation des hôpitaux « débordés » dans l’enclave palestinienne densément peuplée où « il n’y a plus d’antidouleurs ». « Notre personnel nous parle de blessés qui hurlent de douleur, de malades qui ne peuvent se rendre à l’hôpital, et de leur terreur », rapporte Claire Magone, directrice générale de MSF. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a, elle, déclaré que les pénuries d’eau causées par la décision de l’entité sioniste de couper l’approvisionnement, combinées au manque de carburant pour les pompes et les stations de dessalement, mettaient en danger des milliers de patients hospitalisés.  L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré qu’elle avait été contrainte de rationner l’eau dans les écoles et autres installations transformées en abris, ne donnant aux gens qu’un seul litre par jour pour couvrir tous leurs besoins. Les réserves de carburant pour alimenter les générateurs de tous les hôpitaux de la bande de Ghaza ne devraient durer qu’environ 24 heures supplémentaires, mettant en danger des milliers de patients, a averti lundi le bureau humanitaire des Nations unies (OCHA).

Notons enfin que le ministre colombien des Affaires étrangères, Alvaro Leyva, a demandé hier à l’ambassadeur israélien de « s’excuser et partir », après les réactions de la diplomatie israélienne aux commentaires du président Gustavo Petro sur le conflit en Palestine. « S’il est nécessaire de suspendre nos relations avec Israël, nous le ferons. Nous ne soutenons pas le génocide et nous refusons que le président de la Colombie soit insulté. Nous appelons l’Amérique latine à faire preuve d’une réelle solidarité avec notre pays », a déclaré le président colombien.

Lyes Saïdi

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