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L’occupation israélienne affiche son intention de reprendre les bombardements dès la fin de la trêve : Un cessez-le-feu est-il possible ?

La « trêve humanitaire » entré en vigueur vendredi à Ghaza a nourri l’espoir de parvenir à un cessez-le-feu permanent. Cependant, ces espoirs font face au défi que représente déjà le refus de l’occupation israélienne de s’en tenir à ses engagements dans le cadre de l’accord sur la trêve humanitaire, et affiche déjà son intention de reprendre les bombardements dès la fin de la trêve humanitaire.

 La trêve humanitaire a permis depuis vendredi d’effectuer des échanges de prisonniers. Elle a surtout permis au monde de prendre conscience de l’ampleur de la destruction infligée par l’entité sioniste et l’horreur vécue par les civils à Ghaza, tandis que les Palestiniens ont commencé à rassembler les cadavres et les corps des martyrs tués dans les bombardements, ou par les tirs de snipers pour leur donner une sépulture descente. Une trêve qui doit permettre l’arrivée de plus de convois humanitaires et offrir ainsi une lueur d’espoir pour les populations qui vivent dans une situation humanitaire catastrophique. Une trêve d’ailleurs saluée par la communauté internationale qui espère que ce soit une pas vers un cessez-le-feu permanent. Cependant, sur le terrain, le refus de l’occupation israélienne de s’en tenir totalement à ses engagements et son intention affiché de reprendre les bombardements après la fin de la trêve menacent les efforts internationaux déployés pour mettre fin à la violence. Hier, le mouvement de résistance palestinien  Hamas a exigé de l’entité sioniste respecte les clauses de l’accord de trêve humanitaire. Dans un communiqué, les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont réclamé « l’entrée des camions d’aide humanitaire dans le nord de la bande de Ghaza » et le respect des « critères de sélection » pour la libération des prisonniers palestiniens », ce que l’entité sioniste n’a pas fait.

Pour sa part, le conseiller du président du Bureau politique du mouvement Hamas, Taher Enonou, a indiqué que l’entité sioniste « a violé plusieurs clauses de l’accord de la trêve humanitaire ». L’entité sioniste « continue de bombarder des zones dans la bande de Ghaza et de s’attaquer aux Palestiniens dans de nombreux quartiers, tuant deux d’entre eux vendredi soir, au premier jour de la trêve. De plus, elle n’a pas œuvré à l’acheminement des aides humanitaires au nord de Ghaza », a-t-il expliqué aux médias. Selon le directeur du Club du détenu palestinien, Abdellah Ezzeghari, l’entité sioniste a procédé à des modifications dans la liste des prisonniers palestiniens devant être libérés samedi, au deuxième jour de la trêve humanitaire. Dans une déclaration à l’APS, Ezzeghari a précisé que l’entité sioniste « n’a pas respecté le critère de l’ancienneté dans la sélection des prisonniers palestiniens devant être libérés samedi, tel qu’il a été convenu dans la conclusion de l’accord de la trêve humanitaire signé mercredi », affirmant que cette raison est à l’origine du retard dans la libération des otages. L’entité sioniste « doit respecter la totalité des clauses de l’accord de la trêve humanitaire », a-t-il insisté. La résistance palestinienne a d’ailleurs annoncé qu’elle suspendait l’échange des prisonniers jusqu’à ce que l’occupation respect les clauses de l’accord. Rappelons que 39 prisonniers palestiniens, dont des femmes et des enfants, ont été libérés par l’entité sioniste vendredi au premier jour de la trêve humanitaire, en échange de 13 prisonniers remis en liberté par le Hamas.

Le peu de propension de l’occupation d’emprunter le chemin de la paix s’illustre aussi par son intention de reprendre les frappes.  Le chef d’état-major de l’armée d’occupation israélienne, Herzi Halevi, a ainsi déclaré hierque ses forces reprendront les frappes sur la bande de Gaza, immédiatement, après la fin de la trêve humanitaire.

« Nous reviendrons immédiatement après la fin de la trêve pour attaquer Ghaza. Nous démantèlerons le Hamas et nous ferons pression pour récupérer le plus grand nombre possible de prisonniers », a-t-il indiqué.

Intensification des raids en Cisjordanie

L’obstination de l’occupation à alimenter l’escalade s’illustre aussi par l’intensification des attaques, des assassinats et des arrestations en Cisjordanie occupée.  Ainsi, un médecin palestinien a été tué hier par des tirs de l’occupation  dans la ville de Qabatiya, près de Jénine Selon les données du ministère palestinien de la Santé, le nombre de morts palestiniens en Cisjordanie s’est élevé à 232 depuis le 7 octobre, en plus d’environ 2 900 blessés. Plus tôt, la Société du Croissant-Rouge palestinien avait annoncé dans un communiqué que deux jeunes hommes avaient été blessés par balles réelles, dont l’un grièvement, lors d’affrontements avec les forces israéliennes dans la ville de Qabatiya. Par ailleurs, les forces d’occupation sionistes ont arrêté 14 Palestiniens lors d’une incursion menée dans une localité à l’ouest de Salfit, en Cisjordanie occupée, alors qu’un civil a été blessé par balles de l’occupation.

Adam Boulokos, directeur des affaires de l’UNRWA en Cisjordanie occupée, a déclaré hier dans des déclarations à la chaîne d’information turque TRT World qu’« il n’y a aucun endroit en Cisjordanie qu’Israël n’a pas touché ou contrôlé ». Boulokos a ajouté qu’« avec l’augmentation significative de la violence des colons et des incursions militaires israéliennes au cours du mois d’octobre dernier, la Cisjordanie est presque sous blocus complet. « Les mouvements quotidiens de chaque personne sont restreints par l’occupation,» a-t-il précisé.

Lyes Saidi

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