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L’avenir du gaz se joue à Alger

Le 7e Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz qui doit se tenir à Alger du 29 février au 2 mars est crucial pour l’avenir du gaz. Il intervient dans un contexte où le gaz doit jouer un rôle majeur dans la transition énergétique et où le marché gazier doit faire face à de nombreux défis dans une conjoncture géopolitique particulière. 

C’est la dernière ligne droite avant l’ouverture du 7e sommet du GECF à Alger. Une délégation du forum dont les membres représente 70% des réserves mondiales prouvées de gaz et 42% de la production mondiale, est arrivée hier à Alger pour se pencher sur les derniers préparatifs. L’occasion aussi de lancer le site web officiel du Sommet, vitrine de l’événement qui revêt une importance particulière. Une importance soulignée d’ailleurs par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune dans son message de bienvenue au Sommet et publié à l’accueil du site. Le président de la République a ainsi souligné que la session d’Alger « se tient dans un contexte où le gaz naturel est de plus en plus sollicité en tant que source d’énergie cruciale pour le développement socioéconomique, étant l’une des principales sources d’énergie alternatives, propres et respectueuses de l’environnement ». Il a dans ce sens mis en avant « l’importance de la coopération et de la solidarité dans le cadre de notre Forum », soulignant que « la préservation de cette ressource précieuse et son exploitation est une responsabilité partagée qui doit reposer sur une compréhension mutuelle des exigences de l’équilibre des intérêts et du partage des avantages ». Le Président Tebboune a dans ce sens affirmé que « l’Algérie est déterminée à réunir toutes les conditions de succès de cet événement ».

De son côté, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a souligné lors de la cérémonie de lancement du site web du Sommet du GECF que cette rencontre de haut niveau revêt une « importance cruciale » pour renforcer la coopération internationale et discuter des défis actuels de l’énergie et de l’avenir de l’industrie gazière. Le ministre a expliqué que les participants à cette réunion examineront à travers « des dialogues stratégiques et des efforts de coopération, la voie à suivre pour un avenir énergétique durable, sécurisé et prospère », soulignant que cette occasion « importante » constitue également « le point de convergence des idées, des visions et des perspectives mondiales pour promouvoir l’industrie gazière et tirer parti de toutes ses ressources de manière à permettre aux pays concernés de prendre la tête dans la satisfaction des besoins du marché mondial pour réaliser la sécurité énergétique et le développement durable ». Pour sa part, le Secrétaire général du Forum des pays exportateurs de gaz, Mohamed Hamel, a souligné que la tenue du sommet en Algérie est « une reconnaissance de son rôle de premier plan dans le secteur du gaz naturel », ce qui est clairement démontré – comme il l’a dit – par « des réalisations pionnières telles que le lancement de la première usine de gaz naturel liquéfié en 1964, la conclusion des premiers contrats de gaz à long terme en 1969, la construction d’un pipeline sous-marin reliant l’Afrique à l’Europe, ainsi que le maintien de son statut de fournisseur fiable de gaz naturel ».

Le prochain sommet du GECF à Alger permettra rappelons-le de discuter des questions clés relatives à l’avenir du gaz naturel, notamment le rôle du gaz en tant qu’énergie de transition, au moment où les pays de l’OCDE cherchent, sous le couvert de l’argument environnemental, à pousser vers une sortie accélérée des énergies fossiles y compris le gaz, énergie propre, pour leur substituer l’atome ! Il s’agira aussi de discuter du 

renforcement de la souveraineté des pays producteurs sur leurs ressources gazières et la sécurité des infrastructures de transport de gaz, à la lumière des récents évènements liés au conflit en Ukraine et qui démontré la centralité de la question de la sécurité dans industrie sensible, mais aussi de l’évolution récente de la situation en mer Rouge et qui risque de constituer un défi pour l’industrie pétrolière ainsi que pour celle du gaz naturel liquéfié. Le ministre de l’Énergie et des Mines a récemment indiqué dans un entretien à l’APS que le Sommet sera couronné le 2 mars par la « Déclaration d’Alger » laquelle reflètera la vision et la position communes du GECF sur diverses questions liées au gaz, telles que le rôle du gaz dans la transition énergétique, l’importance de l’infrastructure gazière et des investissements, la promotion du gaz en tant que source d’énergie propre et fiable, et le renforcement de la coopération gazière et du dialogue avec d’autres parties prenantes. Il « s’agira pour l’Algérie, en sa qualité de membre fondateur du GECF, de contribuer avec les pays membres de cette organisation à façonner l’avenir énergétique en tant que défenseur mondial du gaz naturel et plate-forme de coopération et de dialogue », avait-il indiqué avant d’ajouter que l’objectif est de « soutenir les droits souverains des pays membres sur leurs ressources en gaz naturel et de contribuer au développement durable et à la sécurité énergétique mondiale ».

Le Sommet sera également marqué par l’inauguration du siège de l’Institut de la Recherche sur le Gaz (GRI) du GECF, que l’Algérie abrite et dirige. Cet institut jouera un rôle important dans le développement, le déploiement et le transfert de technologies susceptibles d’améliorer l’efficacité et les performances environnementales de l’industrie du gaz naturel, en fournissant des programmes de formation pour les experts des pays membres et en partageant les meilleures pratiques et connaissances, en développant des partenariats avec les centres de recherche et les universités des pays membres.

Sabrina Aziouez

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