Catastrophes naturelles : Un coût de 32 milliards de dinars par an
Les catastrophes naturelles coûte à l’Algérie pas moins de 32 milliards de dinars. Pour y faire face, les pouvoirs publics ont mis en place une batterie de mesures destinées à revoir l’approche en matière de prévention et de gestion des risques en plus de redéfinir les principaux risques auxquels l’Algérie est particulièrement exposée.
Le changement climatique et les progrès technologiques ont induit une transformation de la nature des risques auxquels l’Algérie peut être exposée. La multiplication des inondations et l’intensité des incendies qui ont affecté l’Algérie, tout comme la majorité des pays du bassin méditerranéen dans le sillage de l’accroissement des phénomènes météorologiques extrêmes impose une refonte de l’approche en matière de gestion et de prévention des risques majeurs. Dans ce contexte, le Délégué national aux risques majeurs au ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et l’Aménagement du territoire, Abdelhamid Afra a indiqué hier lors que « l’Algérie a adopté, dernièrement, une nouvelle approche proactive et préventive pour faire face aux risques des catastrophes majeures » à Oran que « les pouvoirs publics se sont appuyés dans leur stratégie face aux risques de catastrophes majeures sur une approche nouvelle basée sur certaines recommandations contenues dans le rapport de diagnostic sur la gestion des catastrophes naturelles en Algérie, élaboré depuis trois ans en coopération avec la Banque mondiale, notamment l’adoption d’actions proactives, l’alerte précoce et la préparation avant qu’une catastrophe ne survienne ».
Afra a souligné l’importance des investissements réalisés par l’Algérie, au cours des dernières années, dans le domaine de la lutte contre les catastrophes, compte tenu des dommages importants et directs qu’elles peuvent causer et des sommes financières nécessaires pour les traiter, estimées à environ 32 milliards de dinars, en moyenne annuelle, sans compter les centaines de victimes entre morts et blessés et les dégâts matériels et naturels.
Il a, d’autre part, affirmé que l’Algérie a pris de nombreuses mesures, ces dernières années, pour faire face aux catastrophes majeures, notamment par la révision périodique des lois et réglementations, dont le système de lutte sismique, qui sera publié dans son nouveau réseau, avant le mois de juin prochain, outre la création d’un réseau national de laboratoires de recherche sur les risques des catastrophes majeures de la Direction générale de la recherche scientifique au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et autres instances spécialisées.
18 risques majeurs identifiés
Evoquant la modernisation de l’arsenal juridique et réglementaire pour faire face aux différents menaces, le nombre de dangers majeurs auxquels l’Algérie pourrait être confrontée a été porté à 18 dangers, auxquels s’ajoutent la menace cybernétique liée à la sécurité de l’information, le danger acridien, le danger biotechnologique et le danger spatial, selon le même intervenant. Le même responsable a annoncé qu’il a été décidé que l’Algérie abrite le siège du Mécanisme africain de lutte contre les risques des catastrophes majeures, dont la création a été proposée par le président de la République en 2022, sachant que son système et son statut ont été examinés au mois de janvier dernier à Addis-Abeba (Ethiopie).
Rappelons que la Banque mondiale a souligné dans un rapport établi en coordination avec la délégation nationale des risques majeurs et publié au mois de décembre dernier qu’u cours des 15 dernières années, l’Algérie a dépensé en moyenne environ 255 millions de dollars par an pour faire face aux inondations, tremblements de terre et incendies de forêt, dont environ 70 % consacrés aux inondations. Selon les prévisions de l’étude, les pertes liées aux catastrophes pourraient atteindre en moyenne près de 0,7 % du PIB du pays par an, presque le double de la moyenne historique. Cette augmentation est principalement due à la menace potentielle d’un séisme dévastateur dans les zones urbaines, en pleine croissance démographique et particulièrement exposées à de tels événements. L’étude qui évalue l’impact économique des catastrophes dans le pays et met en lumière les forces et faiblesses des efforts actuels de gestion des risques de catastrophe en Algérie offre des recommandations et identifie des domaines prioritaires d’action susceptibles de guider les interventions pour faire face aux risques majeurs.
Samir Benisid