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Il a tenté d’introduire deux quintaux de kif en Algérie : Les confessions d’un narco-trafiquant marocain

Chaque semaine les éléments de l’Armée populaire nationale saisissent d’importantes quantités de kif traité que les narcotrafiquants tentent d’introduire sur le territoire algérien en provenance du plus gros producteur de cannabis au monde, le Maroc. Les services de sécurité ont ainsi saisi durant l’année 2023 pas moins de 57 tonnes de cannabis en hausse de 50% par rapport à l’année précédente. Lors de la semaine qui vient de s’écouler, les détachements de l’ANP ont intercepté 35 narco-trafiquants et saisi leur marchandise, dont trafiquant de drogue marocain en possession d’une arme à feu qui tentait d’introduire 207 kilos de kif traité à Béchar. Le narco-trafiquant trentenaire et dénommé Abdelghani Chenna a d’ailleurs fait des confessions, dont une partie a été diffusée par l’ENTV. Des confessions qui démontrent que le trafic de cannabis, qui est une source de revenus importantes pour le régime du Makhzen, est foncièrement encouragée par les autorités marocaines qui en font un palliatif à la demande sociale que le régime corrompu n’arrive pas à satisfaire.

Le narco-trafiquant a ainsi expliqué que « les jeunes Marocains se livrent au trafic de drogue en raison des conditions sociales oppressantes au Maroc et de la propagation de la pauvreté et du chômage ». Il met en avant d’ailleurs une autre facette de l’oppression subie par le peuple marocain. En sus de l’oppression économique et sociale, il évoque la répression politique affirmant que le régime réprime et persécute le peuple marocain et arrête tous ceux qui protestent, notamment ceux manifestent contre la normalisation avec l’entité sioniste. Il a ajouté que « le régime marocain et les services de renseignement sont impliqués et complices dans la production de drogue et son trafic vers l’Algérie », soulignant que cette complicité s’illustre par l’implication des services d’El Hammouchi dans l’ouverture de routes pour les narcotrafiquants notamment vers l’Algérie. Il faut dire que l’implication du régime marocain dans le narcotrafic et la corruption politique que celui-ci engendre n’est pas nouvelle, même si les récents éléments révélés à ce propos confirment une complicité au plus haut niveau. Le scandale nommé « le Pablo escobar du Désert » et qui a fait tomber des têtes à l’image du président du Widad de Casablanca, bras droit du patron de la Fédération marocaine de football Fawz Lekjaa, ainsi que des députés et figures de proue du parti du chef du Gouvernement marocain Aziz Akhanouche, confirme que le narcotrafic et la corruption sont dans l’ADN du régime marocain qui a d’ailleurs légalisé la culture de cannabis sous le couvert thérapeutique. Mais il est reconnu que la production et le trafic de cannabis est au Maroc un secteur « économique » majeur qui engendre des revenus pour la corruptions et qui est utilisé pour réduire au silence les revendications sociales, notamment dans le nord rifain. Le Rapport mondial sur les drogues pour 2022, publié par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a confirmé que le Maroc est au premier rang des principaux pays d’origine du cannabis, faisant de ce pays le plus grand producteur et exportateur de ce type de drogue. Le rapport indique également que les saisies de cannabis continuent d’être concentrées en Afrique du Nord et en Europe centrale, qui constituent une région pour la production, le trafic et la consommation de cette drogue, représentant près de 60 % des saisies mondiales au cours de la période 2016-2020. L’ONUDC a également averti dans son rapport 2023 que le développement des itinéraires de la cocaïne vers et à travers le Maroc a été facilité par des itinéraires de longue date pour le trafic de résine de cannabis.

Samir Benisid

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