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Révision des prix du gaz : Sonatrach annonce des négociations avec l’ensemble de ses partenaires

La hausse des prix du pétrole et du gaz sur les marchés internationaux vers entrainer assurément une révision des clauses relatives aux prix dans le cadre des contrats de vente et d’achat de gaz algérien. 

Le P-DG de la Sonatrach, Toufik Hakkar, a en ce sens réaffirmé l’évidence hier lors d’une conférence de presse dédiée à la présentation des résultats du groupe pétro-gazier public durant l’année 2021 et les 5 premiers mois de l’année en cours. Hakkar a ainsi confirmé qu’outre l’accord récemment acté avec le Groupe italien ENI, « d’autres accords sont en cours de négociation avec deux partenaires la révision des prix du gaz exporté par l’Algérie, d’autant que lors du dernier trimestre, les prix du gaz ont augmenté sur le marché Spot ».

Une hausse, explique-t-il, qui justifie la révision des prix du gaz avec l’ensemble des partenaires de la Sonatrach. Il est vrai que la question de la révision des prix du gaz a beaucoup fait débat en Europe, la question ayant même fait l’objet de tentatives d’instrumentalisation par les Espagnols notamment. Hier, le P-DG de la Sonatrach a tenu à mettre un point final à cette polémique stérile qui n’a pas lieu d’être d’ailleurs. Il faut d’ailleurs souligner à ce propos que les clauses contractuelles prévoit la révision des prix du gaz de manière périodique. D’ailleurs, l’Espagnol Naturgy avait activé ces mêmes clauses contractuelles pour arracher une importante baisse des prix du gaz en 2020. C’est donc une évidence commerciale que la Sonatrach active ces clauses contractuelles pour négocier une hausse des prix, aujourd’hui que le marché s’est retourné.

Toufik Hakkar a également eu à réagir sur une autre question relative aux rapports de la Sonatrach avec les partenaires espagnols.  Il est vrai que l’Espagne a annoncé mercredi le début des livraisons de gaz au Maroc via le GME. Bien que Madrid assure que ce gaz provient de livraison de GNL par méthanier, l’inquiétude reste entière quant à la possibilité d’une réorientation du gaz algérien vers le Maroc. 

En ce sens, le P-DG de la Sonatrach a assuré « qu’aucun cas de revente par des partenaires de Sonatrach du gaz algérien n’a été enregistré à l’heure actuelle ». « Il y a des textes dans nos contrats de fourniture de gaz qui exigent l’accord préalable de Sonatrach avant la possible revente du gaz à d’autres clients. Si ces textes ne sont pas respectés, il existe des procédures prévues », a-t-il toutefois averti. Il est vrai que dans le contexte actuel, la Sonatrach, qui s’impose en tant que fournisseur fiable de de gaz et qui voit ses capacités augmenter grâce aux nouvelles découvertes et aux investissements en amont, a une importante marge de manœuvre et dispose d’une supériorité stratégique en la matière.  Et cela est clairement affiché. Hakkar a ainsi souligné l’intérêt de nouveaux partenaires pour l’acquisition du gaz algérien. Il a notamment cité des demandes émanant de pays d’Europe de l’Est, des demandes qui « sont à l’étude actuellement » au niveau de Sonatrach.

Par ailleurs, M. Hakkar a également évoqué les récentes découverte de gaz au niveau de Hassi R’mel (Laghouat), affirmant que les premières productions issues de ces découvertes débuteront dès le mois de septembre prochain grâce aux installations existantes, avec un volume prévu de plus de 10 millions m3/jour.

Pour ce qui est du bilan de la Sonatrach, celle-ci a réalisé un chiffre d’affaires à l’exportation à fin mai 2022 de 21,5 milliards de dollars, contre 12,6 milliards de dollars à fin mai 2021, en hausse de 70%. La production primaire d’hydrocarbures a atteint, quant à elle, les 79,2 millions de tonnes équivalents pétrole (TEP) à fin mai 2022, en hausse de 2% par rapport aux réalisations à fin mai 2021, est-il précisé dans le bilan présenté par le directeur Gestion de la Performance au sein du groupe, Mohamed Rochdi Boutaleb. Le volume des ventes d’hydrocarbures (exportations + marché National) s’est élevé à 67 millions TEP, en hausse de 0,3% par rapport aux réalisations à fin mai 2022, alors que les importations des produits pétroliers ont atteint un volume de 95000 tonnes, en baisse de 14% par rapport à la même période. En matière de réception et de mise en service des projets durant la même période, le bilan présenté a cité le gisement d’huile de « Hassi Bir Rekaiz Phase I », réalisé en partenariat avec la société publique thaïlandaise pour l’exploration et la production de pétrole (PTTEP) et le Centre de supervision du réseau de transport par canalisations.Durant les 5 premiers mois de l’année 2022, le groupe Sonatrach a procédé également à la signature du 2ème contrat d’exploration et production d’hydrocarbures sous l’égide de la loi 19-13, sur le gisement Zarzaitine avec le partenaire chinois SINOPEC et la signature de contrats de réalisation des projets Unité Methyl Tert- Butyl Ether « MTBE » à Arzew et le Bac de stockage de GNL à Skikda.

En 2021,  Sonatrach a réalisé un chiffre d’affaires à l’export de 35,4 milliards de dollars (mds USD) en 2021, soit une hausse de 75% par rapport à 2020. Le chiffre d’affaires à l’export a augmenté sous l’effet des prix, à hauteur de 76%, et des volumes à hauteur de 24%, a expliqué  Mohamed Rochdi Boutaleb. Cette hausse a été notamment réalisée grâce à un contexte favorable du marché pétrolier, avec un prix moyen de 72,3 dollars/baril du Sahara Blend en 2021 contre 41,9 dollars en 2020. De plus, un marché gazier, également favorable, selon le même responsable, a permis l’augmentation des exportations nationales par gazoduc de 54%, et par voie liquéfiée de 13%. M.Boutaleb a rappelé la croissance mondiale du prix du pétrole en 2021 de plus de 70% par rapport à 2020, résultant principalement de la reprise de l’économie mondiale, du resserrement des approvisionnements, de la demande accrue sur les produits pétroliers et d’une bonne tenue des marchés financier.

Samira Ghrib

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