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Consensus sur le rôle du gaz dans la transition énergétique et un juste prix

Par Abderrahmane Mebtoul

Professeur des universités, expert international, ancien directeur des études au ministère de l’Énergie et à la Sonatrach, Président de la commission transition énergétique des 5+5+ Allemagne en 2019 et membre de plusieurs organisations internationales.

Créé en 2001, le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) est constitué de 12 membres permanents (Algérie, Bolivie, Égypte, Guinée Équatoriale, Iran, Libye, Nigeria, Qatar, Russie, Trinité-et-Tobago, Émirats arabes unis, Venezuela) et 7 membres observateurs (Angola, Azerbaïdjan, Irak, Malaisie, Mauritanie, Mozambique, Pérou), le Sénégal venant d’obtenir le 01 février 2024 le statut de membre permanent et au cours de cette rencontre marquée par la présence de grandes compagnies. Le Sommer du GECF tenu à Alger a été un succès montrant la cohésion des pays membres, où la déclaration finale a mis en relief l’importance du gaz dans le cadre de la transition énergétique, son importance pour la croissance économique mondiale, l’énergie étant au cœur de la sécurité des Etats et donc sur un juste prix conciliant les intérêts des pays producteurs et des pays consommateurs afin de dynamiser l‘investissement dans le secteur.

La déclaration d’Alger a mis en relief quatre thèmes fondamentaux ; premièrement, la place du gaz qui devrait favoriser la transition énergétique et lutter contre les effets néfastes du réchauffement climatiqueet devrait être encore plus propre avec les nouvelles techniques en cours pour le développement des gaz renouvelables ou bas carbone (biométhane, gazéification des déchets, e-méthane et hydrogène) ; deuxièmement, la stabilisation des prix très volatils, fluctuant de 2023 et février 2024, entre 30 et 50 dollars le mégawattheure, après avoir atteint plus de 200 dollars au début du conflit Russie/Ukraine, afin de relancer les investissements hautement capitalistiques et dont la rentabilité est à moyen et long termes, d’où la référence de nombreux producteurs aux contrats à moyen et long termes ; troisièmement, pour assurer l’approvisionnement en énergie au niveau mondial, il a été décidé une entente entre les pays de l’OPEP+ et le forum des pays exportateurs de gaz encore que n’existe pas depuis quelques années une corrélation entre l’évolution du prix du pétrole et celui du gaz (l’indexation posant problème). Pour la commercialisation du gaz , il faut distinguer la production commercialisée par canalisation où actuellement contrairement au marché du pétrole qui est un marché mondial côté heure par heure, journée par journée à la bourse selon la loi de l’offre et de la demande , la prédominance sont les canalisations représente environ 65% du marché lequel est pour l’instant un marché segmenté géographiquement, étant prévu 50% horizon 2030. En cas où la part du GNL qui connaît une forte croissance depuis la crise de l’Ukraine/Russie , représenterait 80/85% du marché , on pourrait alors parler , sous réserve de certaines conditions, d’un marché équivalent à celui du pétrole ; quatrièmement, la résolution a insisté sur la nécessité d’un rapport de confiance entre les producteurs et les consommateur du fait que l’énergie est au cœur de la croissance de l’économie mondiale et de la sécurité des Etats et donc d’assurer la stabilité sur le marché qui renvoie pas seulement aux fondamentaux économiques mais également aux tensions géostratégiques qui peuvent perturber le marché exemple récent les sanctions européennes contre la Russie et les tensions en Mer rouge ou à des facteurs exogènes imprévisibles comme l’impact du coronavirus .

En conclusion, la structuration du Mix énergétique mondiale au 01 janvier 2023, composée du pétrole à 32%, du gaz naturel 24%, du charbon 27% ,du nucléaire 3% , du renouvelable y compris l’énergie hydraulique 14%, est appelée à évoluerà l’horizon /2050 avec une croissance du gaz qui représenterait plus de 30%, le pétrole 25% , le nucléaire 10% , l’hydraulique et, les énergies renouvelables dans toute leur composante y compris l’hydrogène vert et bleu 35%. Selon les données internationales donc, entre 2035/2040/2050 environ 60 à 65% de la consommation mondiale d’énergie sera constituée de la combinaison du gaz naturel, des énergies renouvelables l’Énergie hydraulique, l’’Énergie éolienne, l’Énergie solaire, la Biomasse , la Géothermie et le développement de l’hydrogène vert et bleu. Le Mix énergétique est amené donc à évoluer et le gaz naturel, comme les autres énergies «historiques», sera amené à cohabiter avec d’autres sources d’énergie dont essentiellement les énergies renouvelables.

ademmebtoul@gmail.com

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