Économie

Plan de développement minier : L’impératif d’une base de données pour le potentiel minier souligné

Les participants à une journée d’étude organisée au siège de la wilaya de Tébessa sous le thème des perspectives de développement minier ont appelé à la mise en place d’une banque de données sur le potentiel minier. La rencontre était une occasion pour mettre en avant le potentiel minéralier, dont dispose la wilaya d’où l’appel à l’élaboration d’une banque de données pour faire connaître et promouvoir les potentialités minières de la wilaya. Les intervenants ont, lors de cette journée d’étude, mis l’accent sur « la nécessaire mise en valeur des immenses atouts miniers dont dispose la wilaya pour attirer les investissements et la présentation des avantages accordés par les pouvoirs publics à l’investissement pour dynamiser le développement local et national, notamment dans la perspective de la prochaine entrée en exploitation du projet phosphate intégré qui s’appuie sur le développement du gisement de Bled El Hedba, dans la wilaya de Tébessa ». Le président du comité scientifique, Mohamed Souane, a insisté sur l’impératif intégration des secteurs de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle à ce secteur à travers, l’ouverture de nouvelles spécialités en adéquation avec l’évolution technologique du secteur minier et les orientations de l’Etat, ainsi que de valoriser les produits miniers dans leurs rapports avec les secteurs agricole et industriel tout en veillant à la protection de l’environnement, des populations et des ressources naturelles. Le même intervenant a également insisté sur la création d’un tissu de petites et moyennes entreprises et des structures de recherche scientifique à l’université pour engager une dynamique socioéconomique associée au projet intégré d’exploitation du phosphate de Bled El Hedba. Pour sa part, le premier responsable de la wilaya de Tébessa, Saïd Khelil, a rappelé la vocation minière de la wilaya qui compte actuellement trente mines et carrières (argile, calcaire, fer, phosphate, sable), en plus de diverses autres ressources minières inexploitées ou en voie de l’être dans le cadre de la stratégie de l’État pour se défaire de la dépendance aux hydrocarbures. Le wali a fait savoir que la wilaya aspire à un développement durable à impact positif sur les conditions de vie des populations à travers l’orientation vers l’investissement dans le secteur minier, en soulignant que les pouvoirs publics œuvrent actuellement à traiter et transformer les ressources minières avant leur exportation vers les marchés mondiaux. Il a relevé que le projet de phosphate de Bled El Hedba, engagé en partenariat avec la Chine avec un investissement de plus de six milliards dollars, traduit la détermination de l’Etat à investir dans les ressources minières, expliquant que le projet permettra à terme l’extraction, la transformation et l’exportation de six million de tonnes/an de phosphate. Le chef de l’exécutif local a mis en relief les projets dont a bénéficié la wilaya, dont une usine de fabrication d’engrais phosphatés à El Aouinet, la modernisation de la ligne ferroviaire Djebel El Onk-Oued Kebrit (Souk-Ahras) sur un linéaire de 176 km et une centrale électrique de production de 700 mégawatts à El Ogla ainsi que deux autres centrales à énergie solaire à Bir El Ater et el kouif. Ces projets entrent, convient-il de souligner, dans le cadre du nouveau schéma de développement de ce mégaprojet de phosphate. Ce projet en phase de concrétisation va permettre à l’Algérie de devenir l’un des acteurs majeurs dans l’exportation des engrais et des fertilisants. À cet effet, des moyens financiers, humains et techniques considérables ont été mobilisés pour ce programme stratégique à fort impact social et économique. Porté par quatre entreprises deux algériennes, Asmidal (groupe industriel engrais et produits phytosanitaires), filiale de Sonatrach; et Manal (groupe industriel minier Manadjim el-Djazair); ainsi que les chinoises Wu Huan et Tian’an, le PPI est le premier projet intégré en Algérie dans l’exploitation minière et la production d’engrais. Les partenaires algériens et chinois vont exploiter plusieurs sites, dont celui de Bled el-Hadba et Djebel Onk (Tébessa), Oued Kebrit (Souk Ahras) pour la transformation chimique des phosphates, Hadjar Soud (Skikda) pour la fabrication des engrais et Annaba pour les installations portuaires. S’agissant de l’impact socio-économique, ce projet va permettre la création de 12.000 postes d’emplois dans sa phase de construction, puis de 6.000 emplois directs et 80.000 emplois indirects dans sa phase d’exploitation.

Sofia Chahine

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