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Levée de bouclier contre le Maroc en Espagne

La complaisance du chef du gouvernement espagnol, Perdo Sanchez envers le régime marocain suscite une levée de boucliers en Espagne. En sus des vives critiques de l’opposition et des parlementaires espagnoles concernant l’alignement de Sanchez sur les thèses du Makhzen concernant le dossier du Sahara occidental, c’est la presse espagnole qui monte au créneau aujourd’hui. Celle-ci dénonce le harcèlement subi par le journaliste du quotidien d’El Confidencial, Ignacio Cembrero par le régime marocain et exigent des autorités espagnoles une réaction et protection. La presse espagnole souligne l’exigence envers le gouvernement espagnol de protéger les journalistes et leur droit à la liberté d’expression. Ainsi, l’Association de la Presse de Madrid (APM) et Reporters sans frontières ont réitéré lundi dans un communiqué leur à Ignacio Cembrero, qui fait l’objet d’harcèlement par le Maroc notamment après avoir soutenu que les services secrets marocains espionnaient, à travers le programme Pegasus, les détenteurs de téléphones portables espagnols, dont l’informateur lui-même.

Dans un communiqué rendu public, l’association a indiqué que « par leurs actions judiciaires, les autorités marocaines entendent intimider le journaliste pour l’empêcher, dans le libre exercice de sa profession, de continuer à dénoncer les irrégularités qu’il observe dans ce pays ». L’APM a exigé des autorités espagnoles une action par les voies appropriées pour défendre le droit à la liberté d’expression des journalistes espagnols lorsqu’ils sont attaqués par les dirigeants d’autres Etats. De même, l’APM souligne que le 27 février dernier, le Parlement européen a approuvé une loi pour protéger les journalistes soumis à des procédures judiciaires infondées ou abusives intentées par des individus, des groupes de pression, des entreprises ou des Etats ou des agences qui cherchent à les intimider, à les réduire au silence et à les censurer par le biais de procédures judiciaires longues et coûteuses. De son côté, la Fédération des associations de journalistes d’Espagne (FAPE) a soutenu la demande de protection faite par le journaliste et s’est jointe à la déclaration publiée par l’APM.

Il faut rappeler dans ce contexte que le journaliste d’El Confidential a dénoncé l’espionnage des téléphones de responsables espagnoles par les services de renseignements marocains par le biais du logiciel Pegasus. Le Journaliste a en effet levé le voile sur une ordonnance d’un magistrat espagnol qui a révélé que le téléphone mobile du chef du gouvernement espagnol a été piraté à cinq reprises entre octobre 2020 et décembre 2021. Il en est de même pour le téléphone de la ministre de la Défense Margarita Robles qui a été piraté quatre fois entre mai et octobre 2021 tandis que celui du ministre de l’Intérieur Fernando Grande Marlaska l’a été à deux reprises en juin de la même année. L’ordonnance révèle également que le mobile du ministre de l’Agriculture Luis Planas a été victime de piratage une fois lui aussi. Le journaliste a souligné que les cas de piratage n’ont été décelés qu’au mois d’avril 2022 alors que les révélations de Forbidden Stories sur l’affaire Pegasus ont été faites en juillet 2021, tandis que l’ex-ministre de la Défense Arrancha Gonzalez Laya avait assuré en juin 2022 qu’elle avait été victime d’écoutes téléphoniques de la part du Maroc. Selon ses collaborateurs, les écoutes ont eu lieu une année auparavant.

Samir Benisid

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