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La Banque d’Algérie fait la chasse au cash

La Banque d’Algérie multiplie les mesures afin de développer les moyens de paiement scripturaux et réduire la circulation du cash qui contribue à la prévalence du secteur informel dans l’économie nationale. C’est dans ce contexte que le Gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah Eddine Taleb a procédé hier à l’installation du Comité national des paiements (CNP) de l’Autorité monétaire. Une installation qui intervient « dans le cadre de la mise en oeuvre des dispositions de la loi monétaire et bancaire », souligne un communiqué de la BA publié sur son site web. Selon la même source, la nouvelle structure paiements a notamment pour mission « l’élaboration duprojet de stratégie nationale de développement des moyens de paiements scripturaux, visant la bancarisation des transactions et le renforcement de l’inclusion financière ». L’organe nouvelle installé est présidé, faut-il le souligner par le Gouverneur de Banque d’Algérie et compte outre deux directeurs généraux de l’Autorité monétaire, des représentants des ministères des finances, de la justice, du commerce, dela poste et des télécommunications, de la numérisation, de l’économie de la connaissance, des start-up et des micro- entreprises, de rang de directeur général, au moins. La commission compte aussi parmi ses membres des représentants de l’association des banques et établissements financiers, de l’organe interbancaire en charge de la monétique et du centre monétique interbancaire ainsi que le directeur général d’Algérie poste. Elle compte aussi des représentants de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ; du commandement de la gendarmerie nationale ; de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) ; ainsi que deux experts désignés en raison de leur compétence dans le domaine. Il faut dire que la lutte contre l’informel, la bancarisation des transactions commerciales et financières ainsi que l’inclusion financière sont des objectifs majeurs des pouvoirs publics, lesquels ont pris plusieurs mesures allant dans ce sens, à travers notamment le déploiement de la finance islamique afin d’encourager la bancarisation de l’épargne et le développement des moyens de paiements électroniques qui restent le meilleur canal de développement des paiements scripturaux au regard du taux de pénétration de l’internet fixe et mobile ainsi que de la progression du commerce électronique. Dans ce sens, le gouverneur de la Banque d’Algérie a exhorté, lors de sa dernière réunion trimestrielle  avec les responsables des banques et établissements financiers tenue au mois de mars dernier, les acteurs de la place bancaire à développer les produits financiers, des solutions et des services innovants afin d’améliorer l’inclusion financière. Il est utile de souligner dans ce contexte que la BA note chaque année une hausse du volume de monnaie fiduciaire en circulation. Dans son rapport de conjoncture pour les 9 premiers mois de l’année 2023, la Banque d’Algérie a noté une hausse de 8,6% de la circulation de monnaie fiduciaire par rapport à la même période de 2022. Un volume de cash de 8026,19 milliards de dinars qui circulent donc en dehors des circuits bancaires et financiers. Le développement des paiements électroniques, que ce soit par TPE, par internet et même par mobile est un objectif majeur des pouvoirs publics, qui cherchent à travers l’ancrage des transactions électroniques à développer la monnaie scripturale et réduire le recours au cash. L’Autorité monétaire a d’ailleurs relevé le mois dernier qu’une tendance « très favorable » a été enregistrée au titre des volumes des transactions de paiement par carte traitées par le système ATCI, qui enregistrent une évolution de 56,5% entre 2022 et 2023. Le volume des paiements sur TPE a évolué de 54,6% et les volumes des transactions par internet de 100,2% sur la même période. Elle souligne, cependant, qu’en termes de niveau, « l’évolution reste insuffisante au regard du potentiel du marché algérien et de la nécessité de capter les transactions dans la sphère formelle, dont la majeure partie s’effectue en monnaie fiduciaire ».

Sabrina Aziouez

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