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Rafah : La CIJ ouvre les audiences du l’invasion sioniste

L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a annoncé mardi qu’environ 450.000 personnes ont été déplacés de force de Rafah, alors que l’occupation sioniste ne cesse d’élargir son invasion de cette ville qui abritait jusque-là un million et demi de réfugiés palestiniens. C’est dans ce contexte que la Cour internationale de justice a annoncé l’ouverture des audiences liées à la saisine de l’Afrique du Sud qui a demandé de nouvelles mesures à la lumière de l’attaque de Rafah. Une plainte à laquelle s’est jointe l’Égypte, après le refus par l’entité sioniste tout de toute offre de dialogue sur un cessez-le-feu à Ghaza.

Déplacements forcés des populations, crimes de masse, famine provoquée et destruction de toutes les conditions de vie des Palestiniens. Ce qui se passe actuellement à Ghaza coche toutes les cases de ce qui est défini par le droit comme étant un nettoyage ethnique, un génocide perpétré par l’occupation israélienne. Et la situation s’aggrave avec l’attaque sioniste contre Rafah qui induit un nouveau déplacement forcé des Palestiniens qui ne savent plus où se diriger alors que toutes les zones de l’enclave sont bombardées sans cesse. Une invasion qui fermé le dernier accès sûr de l’aide humanitaire par le poste séparant Ghaza et l’Égypte. L’enclave palestinienne est privée d’aide au moment où les convois tentant le passage par la Cisjordanie sont pris pour cible par les colons israéliens. Les images des attaques et des pillages ont d’ailleurs fait le tour du monde. C’est dans ce contexte que l’Afrique du Sud a saisi une nouvelle fois la Cour internationale de justice pour des mesures complémentaires afin de faire cessez l’invasion de Rafah. Une plainte à laquelle s’est jointe l’Égypte, après le refus par l’entité sioniste tout de toute offre de dialogue sur un cessez-le-feu à Ghaza. Les audiences devraient se tenir demain et vendredi.

L’Afrique du Sud demande à la CIJ d’enjoindre l’entité sioniste de garantir qu’il se « retirera immédiatement et cessera son offensive militaire dans le gouvernorat de Rafah » et « prendra immédiatement toutes les mesures efficaces pour garantir et faciliter l’accès sans entrave à Ghaza » de l’assistance humanitaire, selon la requête publiée la semaine dernière. Pretoria a saisi la juridiction, fin décembre, accusant l’entité sioniste de perpétrer un « génocide » à Ghaza. En janvier, la CIJ a appelé l’entité sioniste à prévenir tout éventuel acte de génocide et à permettre l’accès de l’aide humanitaire dans la bande de Ghaza.

Notons que l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a annoncé hier qu’environ 450.000 personnes ont été déplacés de force de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, depuis le 6 mai en cours. Les Palestiniens sont constamment confrontés à l’épuisement, à la faim et à la peur, et les rues de la ville de Rafah sont devenues vides, tandis que les familles continuent de fuir en quête de sécurité, souligne l’UNRWA dans un communiqué. L’Office onusien a alerté sur les opérations de bombardement et autres ordres d’évacuation dans le nord de Ghaza qui ont conduit à de nouveaux déplacements et à instaurer la peur parmi des milliers de familles, relevant qu’il n’y a nulle part où aller et qu’un cessez-le-feu immédiat est le seul espoir. L’UNRWA met également en garde sur le fait que restreindre l’accès humanitaire est une question de vie ou de mort pour les habitants de la bande de Ghaza, qui souffrent déjà des bombardements continus et de l’insécurité alimentaire. A ce titre, il a souligné la nécessité immédiate et urgente d’assurer un passage sûr à l’aide humanitaire et à ses travailleurs.

La faim s’aggrave

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), a averti pour sa part qu’outre le risque de maladies infectieuses, la faim a augmenté en raison de la relocalisation forcée de la population de Ghaza par les forces d’occupation sioniste.

Les récents ordres d’évacuation et l’intensification de l’activité militaire sioniste à Rafah ont forcé un renversement de l’échelle des services de nutrition alors que le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aiguë continue d’augmenter, a alerté le groupe sectoriel de la nutrition, soulignant que trois des 22 établissements de santé et 25 des 35 points médicaux fournissant des services de nutrition « ont fermé », alors que les nouveaux services qui devaient ouvrir dans le nord de Ghaza « ont été mis en attente ». Au 8 mai, 58 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère (MAS) avec complications ont été admis dans trois centres de stabilisation nutritionnels qui sont encore opérationnels à Ghaza, selon l’Organisation Mondiale de la santé (OMS). Selon le groupe sectoriel de la nutrition, plus de 70.000 enfants âgés de 6 à 59 mois ont fait l’objet d’un dépistage de la circonférence moyenne du bras (MUAC) depuis la mi-janvier.

Les forces d’occupation de l’entité sioniste continuent de fermer le poste frontière de Rafah et le passage de Karam Abou Salem, dans le sud de la bande de Ghaza, sur fond de mises en garde contre une catastrophe humanitaire sans précédent. L’armée sioniste a notamment étendu ses attaques terrestres et aériennes dans tous les gouvernorats de la bande de Ghaza après avoir exigé le déplacement des populations de vastes zones de Jabalia, au nord de l’enclave palestinienne, ainsi qu’à l’est et au sud de la ville de Rafah, et après avoir pris d’assaut le sud de la ville de Ghaza et l’est de Khan Younes. “Les forces d’occupation israéliennes ont commis 8 massacres contre des familles dans la bande de Ghaza, faisant 82 martyrs et 234 blessés au cours des dernières 24 heures“, a déclaré hier le ministère palestinien de la santé. Le bilan des victimes palestiniennes de l’offensive israélienne qui se poursuit toujours contre la bande de Ghaza a augmenté à 35 173 tués. Au moins 79 061 autres personnes ont été blessées dans ce conflit, a également indiqué le ministère. « De nombreuses personnes sont encore coincées sous les décombres et sur les routes, car les sauveteurs ne parviennent pas à les atteindre », ajoute le communiqué. De son côté la défense civile palestinienne a indiqué que « plus de 10 000 personnes sont ensevelies sous les décombres ». « Depuis des mois, nous travaillons avec des équipements simples, ce qui nous fait perdre du temps et des efforts », a expliqué Bassal, rappelant qu' »il n’y a pas de carburant pour faire fonctionner les véhicules utilisés pour récupérer les corps ». Elle a affirmé avoir perdu au moins 80% de ses capacités après plus de sept mois de bombardements sionistes « féroces » et « aveugles » contre l’enclave palestinienne.

Lyes Saïdi

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